Sur Facebook, les internautes auraient tendance à se familiariser avec les jeux d’argent et de hasard (JAH). Des chercheurs canadiens ont mené des travaux pour évaluer le niveau d’exposition à ce type de jeux sur les réseaux sociaux. Leur étude sera publiée dans le numéro d’avril de Computers in Human Behavior.
57 jeux sur 100 imitent les JAH
Pour parvenir à leur constat, les auteurs ont analysé le fonctionnement des 100 jeux les plus populaires sur Facebook, en s’adonnant à une partie de 10 minutes à chaque fois. L’objectif de cette démarche était d’évaluer si des jeux qui n’appartiennent pas à la catégorie des JAH pouvaient malgré tout revêtir leurs caractéristiques.
Et leur constat est sans appel. Sur les 100 jeux offerts par Facebook (par le biais de liens publicitaires, d’applications ou de notifications d’amis), 57 présenteraient des contenus associés à des JAH. Les mécanismes sont variés, comme le détaille le webjournal Le Fil, de l’Université de Laval (Québec), où travaillent les auteurs.
Il peut ainsi s’agir de jeux en ligne qui miment ceux que l’on trouve dans des casinos ou les salles d’arcade (machines à sous, loteries vidéo…). La ressemblance avec les JAH est très claire.
« Faire de nouveaux adeptes »
« D'autres jeux, de type aventure ou simulation, offrent aux joueurs la possibilité de miser des biens virtuels pour faire des gains », précise Le Fil, qui cite l’exemple d’un jeu où les participants doivent construire une forteresse, et miser à la roue de la fortune les matériaux de construction dont ils auront besoin. Le dernier exemple est celui des jeux qui utilisent le langage et les visuels de l’univers des jeux d’argent et de hasard – par exemple, des jetons de casino.
« Facebook constitue donc une plateforme supplémentaire qui expose la population au gambling [JAH, ndlr]. Les développeurs de jeux de hasard et d'argent peuvent exploiter ce filon pour faire de nouveaux adeptes et les intéresser à des jeux où l'on parie de véritables sommes d'argent », explique encore le journal de l’Université de Laval.
Une situation d’autant plus problématique que les mineurs sont nombreux sur Facebook. Une étude italienne a récemment montré que les jeunes qui jouent à des jeux de hasard et d’argent constituent une population à risque de consommer des substances psychoactives.
Sur #Facebook, des internautes sont particulièrement exposés à des jeux qui miment les mécanismes des jeux d'argent et de hasard. Des chercheurs canadiens craignent des dérives.
Posté par Pourquoi docteur sur jeudi 18 février 2016