L’espérance de vie. Voilà un domaine dans lequel les femmes partent gagnantes. Qu’elles soient ouvrières, employées ou cadres, elles vivent en moyenne plus longtemps que les hommes. D’après la dernière étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), l’espérance de vie progresse tout de même plus chez les hommes depuis les années 1970. Mais pas suffisamment pour combler l’avance considérable du beau sexe.
Un meilleur suivi médical
A l’âge de 35 ans, une femme peut espérer vivre encore un demi siècle. Il faut amputer ce nombre de cinq ans pour obtenir l’espérance de vie des hommes. Le décalage est tel que les ouvrières – qui sont les catégories socio-professionnelles les moins favorisées – vivent plus longtemps que les cadres masculins – les plus favorisés.
A priori, cela peut sembler paradoxal : les revenus féminins sont inférieurs à leurs équivalents mâles, les conditions de travail sont plus pénibles. Deux paramètres qui devraient affecter l’espérance de vie. Sauf que les femmes ont un comportement favorable à leur santé, souligne l’Insee : elle consomment moins d’alcool et de tabac, bénéficient d’un meilleur suivi médical. Et surtout, elles partent avec un avantage biologique. Autant de facteurs qui expliquent le fossé séparant les deux sexes.
La poule ou l’œuf ?
Les facteurs environnementaux permettent aussi d’expliquer les écarts entre les catégories socio-professionnelles. Chez les hommes, plus le diplôme est élevé, plus l’espérance de vie s’allonge. Chez les femmes, un décrochage s’opère entre les diplômées et les non-diplômées. Mais la gradation selon le niveau d’études n’a pas lieu.
Sur le plan professionnel, ce niveau d’étude affecte l’accès à l’emploi. Les plus diplômés accèderont aux postes les plus qualifiés, ce qui entretien le fossé. Les cadres vivent ainsi 6 ans de plus que les ouvriers. Cette fois, la nature même du métier entre en jeu : « les cadres sont moins soumis aux risques professionnels (accidents, maladies, expositions à des produits toxiques…) que les ouvriers », souligne l’Insee. Dans le même temps, ils ont davantage tendance à prendre leur santé en main. L’Institut ne manque pas de noter que l’analyse fonctionne à double sens : un problème de santé peut empêcher la poursuite des études et donc l’accès à un poste hautement qualifié.