Alors que les enfants de la zone C (Créteil, Montpellier, Paris, etc) ont débuté leurs vacances scolaires d'hiver samedi dernier, c'est une mise en garde importante qu'a formulé l'association ennocence mardi.
Créée pour protéger les plus jeunes face aux risques d'exposition à la pornographie en ligne, l'association a profité de cette période où bon nombre d'enfants sont livrés à eux-mêmes pour alerter une nouvelle fois les parents sur les dangers du web.
En effet, selon un récent sondage (1) mené pour l'association par Opinionway, 81 % des enfants vont quotidiennement sur Internet, dont 69 % pour regarder des films et des vidéos. « Et les vacances sont une période propice pour regarder des films ou dessins animés », s'inquiète justement Héléna Walther, présidente de l'association, dans un communiqué.
Parler des dangers du web
Une crainte justifiée car un enfant a, en moyenne, 11 ans lorsqu'il est exposé pour la première fois à du contenu pornographique en ligne, « souvent de façon accidentelle, via des fenêtres pop-up, en consultant des sites illégaux de streaming et live streaming à priori “inoffensifs” », précise l'association.
Des visionnages accidentels loin d'être rares, puisque 14 % des 9-16 ans les ont subis. Pire encore, ils sont 36 % chez les 15-16 ans. Et ces événements inattendus ne sont pas sans conséquences sur leur santé mentale : « Plus de 74 % de ces derniers affirment avoir mal vécu cette expérience ».
Pour cette raison, l'association souhaite alerter sur le rôle de prévention que les parents peuvent jouer. 52 % d'entre eux s'accordent à dire qu'ils ne surveillent pas toujours, voire jamais, leurs enfants lorsqu'ils regardent des vidéos sur internet.
« Les vacances sont un moment idéal pour accentuer la surveillance et parler avec eux des dangers d'internet », recommande ennocence.
Dans un rapport récent, l’association ennocence rappelle que « l’impact de la pornographie sur les enfants peut être analogue à un abus sexuel ». C'était en effet la conclusion d'un autre rapport sur l’environnement médiatique des jeunes du Collectif interassociatif enfance médias, commandé en mars 2002 par Ségolène Royal.
Dedans, il était écrit que « cette confrontation est un véritable choc et la vision de la sexualité de ces enfants risque d’être pervertie à terme (dénaturation sexuelle, violence, image de la femme dégradée et méprisante, logique de la performance, incitation au viol voire à la zoophilie ou à l’inceste) ».
(1) L’étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 2 273 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, au sein duquel a été interrogé un échantillon de 653 parents d’enfants de moins de 18 ans. Les interviews ont été réalisées du 1er au 3 décembre 2015.