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Enquête de 60 millions de consommateurs

Herbicide : Organyc rappelle des boîtes de protège-slips bio

Par Julie Levallois

Après l'annonce de la présence d'un herbicide cancérogène probable dans des produits d'hygiène féminine, une marque bio procède au rappel de 3 100 boîtes.

Capture d'écran du site Organyc
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Mauvaise surprise pour les amateurs de bio. Dans son dernier numéro, 60 Millions de consommateurs alerte sur la présence de glyphosate – substance active du Roundup – dans plusieurs marques de protège-slips. Parmi elles, une marque bio : Organyc. Ce 24 février, cette dernière annonce le rappel de 3 100 boîtes, en France et au Canada, « par précaution ».

25 nanogrammes/gramme

Comme l’avait suggéré l’enquête du magazine de l’Institut national de la consommation, les protège-slips, pourtant bio, de la marque Organyc contiennent des traces résiduelles de glyphosate. La maison-mère de l’entreprise, Corman, a commandé une analyse externe. Les doses sont très faibles mais bien présentes : elles relèvent de l’ordre de 25 nanogrammes par gramme.

« Ces traces n’auraient pas dû être présentes dans du coton biologique, admet le fabricant, qui a lancé des enquêtes auprès des fournisseurs américains et indiens. Nous ne pensons pas que cela soit dangereux. C’est une mesure de pure précaution, car notre priorité, c’est la sécurité et la santé de nos consommatrices. » En effet, le glyphosate est classé cancérogène probable pour l'homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).

Une opacité totale

D’autres marques sont mises en causes par le dossier de 60 Millions de consommateurs. Les serviettes hygiéniques Always, les tampons Tampax, o.b. et Nett sont également dans le viseur du magazine. Ce n’est pas la première polémique qui les vise : en octobre dernier déjà, une équipe argentine avait alerté sur la présence de glyphosate dans ces produits. Ces produits étant en contact direct avec les muqueuses vaginales, le doute règne.

Les fabricants de produits d'hygiène féminine répondent à la réglementation de l’industrie du papier… et n’ont donc aucune obligation d’informer les clientes sur la composition des produits ! Une situation que dénoncent de nombreux consommateurs. La plus emblématique reste sans doute Mélanie Doerflinger, auteur d’une pétition en ligne sur la plateforme Change. Signée par plus de 186 000 internautes, elle réclame plus de transparence sur la composition des tampons, serviettes hygiéniques et protège-slips.