Suite à la publication par le Public Health England (août 2015) d'un rapport plutôt favorable à la cigarette électronique, certains professionnels de santé français ainsi qu’une association d’utilisateurs d'e-cigarette ont médiatiquement demandé son intégration en tant qu’outil de sevrage et de réduction des risques au sein du Programme national de lutte contre le tabagisme.
La Direction générale de la santé (DGS) et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) ont alors conjointement saisi le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), le 21 octobre 2015, lui demandant une actualisation de son avis du 25 avril 2014. Celui-ci a été rendu public ce mercredi.
Grande prudence du Haut Conseil
Il ressort des travaux du HCSP que la cigarette électronique peut être considérée comme « une aide pour arrêter ou réduire la consommation de tabac des fumeurs ».
Mais comme Pourquoidocteur l'écrivait récemment, le Haut Conseil est resté au final très prudent. En précisant par exemple que l'e-cigarette « pourrait constituer une porte d’entrée dans le tabagisme ».
D'après ces experts, le dispositif induit également « un risque de renormalisation de la consommation de tabac compte tenu de l’image positive véhiculée par son marketing et sa visibilité dans les espaces publics ».
L'interdiction dans les lieux publics recommandée
Pourtant, malgré ce rapport qui souffle donc le chaud et le froid, le HCSP prend tout de même une position ferme. En recommandant désormais « d’informer, sans en faire publicité, les professionnels de santé et les fumeurs que la cigarette électronique est une aide à l’arrêt du tabac », mais aussi, « un mode de réduction des risques du tabac en usage exclusif ».
Une aide dont les vapoteurs ne pourront toutefois pas bénéficier en toutes circonstances puisque le HCSP demande, en parallèle, d’étendre l’interdiction de son utilisation à tous les lieux affectés à un usage collectif (cafés, restaurants, etc).
Tout en expliquant que « les risques liés au vapotage passif sont nuls ou extrêmement limités pour les tiers ». Il conclut à ce titre que « cette recommandation pourrait malencontreusement laisser penser, aux yeux de la population générale, que la vape est assimilable au tabac ».
La e-cigarette "peut être considérée comme une aide pour arrêter ou réduire la consommation de tabac des fumeurs" mais "pourrait constituer une porte d’entrée dans le tabagisme"
Posté par Pourquoi docteur sur jeudi 25 février 2016