Durant la grossesse, l’alcool est proscrit. Désormais, toutes les boissons alcoolisées comportent cette mention. Les effets directs sur la santé du fœtus sont bien connus. Mais une étude sur le rat parue dans Alcoholism : Clinical and Experimental Research suggère que deux générations trinquent des excès de la mère au cours de cette période.
Pour parvenir à ces conclusions, les auteurs des travaux ont d’abord administré l’équivalent d’un verre de vin à des rattes en gestation pendant 4 jours. Elles étaient à un stade équivalent au 2e trimestre chez l’être humain. Les descendants ont été reproduits entre eux, sans aucune exposition à de l’alcool.
Les 2e et 3e générations ont subi deux expériences. La première a consisté à placer les animaux face à deux bols, un d’eau, un d’alcool, et d’observer leur choix. Dans la seconde, les chercheurs ont injecté une dose d’éthanol aux rats qui les a rendu ivres morts. Puis ils ont mesuré le temps qu’il a fallu aux rongeurs pour se remettre « sur pattes ».
Une préférence marquée pour l’alcool
Résultat : qu’elle ait été exposée ou non à de l’alcool in utero, la descendance se montre plus tolérante à l’alcool lorsque la ratte d’origine en a consommé au cours de la gestation. Les « enfants » et « petits-enfants » présentent aussi une préférence marquée pour l’alcool par rapport aux animaux contrôle.
C’est la première fois qu’un tel effet est constaté. Les auteurs de la publication comptent donc approfondir les recherches et examiner l’impact de l’alcool pendant la grossesse sur le génome et l’épigénétique, ce qui permettrait d’expliquer la persistance des altérations sur plusieurs générations.