ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Un Australien sauvé grâce à des vertèbres imprimées en 3D

Health-tech

Un Australien sauvé grâce à des vertèbres imprimées en 3D

Par Jonathan Herchkovitch

Une nouvelle chirurgie spectaculaire utilisant des vertèbres imprimées en 3D a été réalisée avec succès sur un patient atteint d'une tumeur cervicale.

Ralph Mobbs / Prince of Wales Hospital

Les réussites médicales utilisant d’impression 3D continuent d’étonner. Il y a quelques mois, un remplacement spectaculaire de la cage thoracique avait été réalisé sur un patient espagnol. Cette fois, Ralph Mobbs, chirurgien australien au Prince of Wales Hospital à Sydney (Australie), est parvenu à poser deux implants de vertèbres dans le cou d’un patient.

L’homme d’une soixantaine d’années était atteint d’une forme très rare de cancer atteignant la colonne vertébrale, un chordome. Face au risque d’atteintes neurologiques – pouvant aller jusqu’à la tétraplégie – et de métastases vers les poumons le condamnant à une mort certaine, le chirurgien australien a décidé de tenter le remplacement des os par des implants en titane, imprimés par la société locale de produits médicaux Anatomics.

Toute la zone d'implantation a été imprimée

L’intervention représentait un risque important, car les deux vertèbres en question sont difficiles d’accès. « Au sommet du cou, il y a deux vertèbres très spéciales qui sont impliquées dans la flexion et la rotation de la tête », a expliqué le Dr Mobbs au site Mashable Australia.

Lors d’une chirurgie classique, il aurait fallu prélever de l’os quelque part sur le corps du patient, pour lui réimplanter dans la nuque. Mais implanter un bout d’os mal adapté à un endroit aussi inaccessible aurait pu conduire à des séquelles motrices importantes.

Ralph Mobbs a alors commandé les répliques exactes des os environnants, reproduits à partir de nombreux clichés radio. Une fois modélisés en 3D, imprimés et assemblés, le chirurgien a pu s’exercer à la procédure avant même d’opérer le patient.

La vertèbre implantée et le modèle utilisé pour pratiquer ex situ (Crédit : Ralph Mobbs, Prince of Wales Hospital)

L'avenir de la médecine

« Obtenir un implant imprimé en 3D que vous savez parfaitement adapté parce que vous avez déjà réalisé l’opération sur un modèle… C’était vraiment un pur délice ! », s’est-il réjoui après une intervention qui aura pourtant duré plus de quinze heures !

Le patient a bien récupéré, malgré quelques problèmes de déglutition liés à la procédure chirurgicale, qui impose de passer par la bouche pour le remplacement des vertèbres.

Le Dr Mobbs est enthousiaste, et estime qu’il ne fait aucun doute que l’impression 3D représente l’avenir de la médecine. « Pour moi, la synthèse sur demande d’os, d’articulations et d’organes destinés à rétablir leur fonction et parfois sauver des vies représente notre Saint Graal », a-t-il estimé. Devant la multiplication de ces prouesses, il est en tout cas indéniable que cette croisade ultime gagne du terrain.