Lorsqu'on parle de la fièvre jaune, le terme « jaune » fait référence à la jaunisse présentée par certains patients. Une maladie hémorragique virale aiguë, transmise par des moustiques infectés, qui fait tristement l'actualité ce dimanche.
Une épidémie de fièvre jaune qui sévit actuellement en Angola a fait en effet 125 morts sur 664 cas suspects depuis la fin décembre 2015. Un bilan en hausse malgré les efforts des autorités, a déclaré le ministère de la Santé.
L'épicentre de la maladie reste la capitale, Luanda, où on enregistre 92 morts, selon les chiffres fournis vendredi soir par le ministère. En début de semaine, le bilan officiel s'établissait à 99 morts sur 461 cas suspects.
Dans des propos rapportés par l'Agence France Presse (AFP), la directrice nationale de la santé publique, Adelaide de Carvalho, a expliqué qu'une campagne de vaccination avait été lancée dans le pays, et que « 451 000 personnes ont déjà été immunisées, sur 1,5 million prévues ».
Pas de traitement spécifique
Pour rappel, il n'existe pas de traitement spécifique contre la fièvre jaune présente dans les régions tropicales d'Afrique et d'Amérique amazonienne. Elle peut cependant être combattue par la vaccination ou, à défaut, en se protégeant contre les piqûres de moustiques. Pour cette raison, le ministre angolais de la santé, Jose Van-Dunem, a appelé la population à utiliser davantage le Bactivec, un désinfectant pour les eaux stagnantes.
Précision importante, l'Angola fait partie des régions d'Afrique où la vaccination contre la fièvre jaune est recommandée, bien que le pays n'ait pas connu d'épidémie depuis 1986, selon le ministre de la Santé.
L'OMS estime chaque année à 130 000 le nombre de cas de fièvre jaune et à 44 000 le nombre de décès dus à cette maladie dans les pays d'Afrique endémiques, où surviennent 90 % des cas.
Près de 50 % des personnes gravement atteintes de fièvre jaune qui ne sont pas traitées vont en mourir, déplore l'Organisation.
En France, la vaccination contre la fièvre jaune est donc toujours considérée comme indispensable pour un séjour dans une zone endémique. Recommandée à partir de l’âge de 9 mois pour les enfants se rendant dans un pays à risque, l'injection devra se faire au moins 10 jours avant le départ pour la primo-vaccination et sa durée de protection est de 10 ans.
Et sur ce dernier point justement, les recommandations françaises n'ont pas toujours suivies celles émises par l'Organisation Mondiale de la Santé. Selon l’OMS, le rappel de vaccination contre la fièvre jaune administré dix ans après la primovaccination n’est pas nécessaire. Autrement dit, « une seule dose de vaccin suffit à conférer une immunité à vie contre la fièvre jaune ».
Au sujet de cette divergence, le Centre de vaccinations internationales d'Air France écrit ce mardi que « suite aux nouveaux cas de fièvre jaune détectés en Angola, les autorités demandent aux voyageurs d'être munis d'un certificat de vaccinations internationales de moins de 10 ans ».