« Manger, bouger » est un des slogans phare du Programme national nutrition santé (PNNS). Mais il reste très peu appliqué. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en fait une nouvelle fois le constat. Saisie par la Direction générale de la santé, elle a revu les repères d’activité physique inclus dans le PNNS qui a pris fin en 2015. Il en ressort une série de recommandations précises et adaptées aux différentes classes d’âge.
Les bénéfices d’une activité physique régulière sont clairement démontrés. Mais à peine 37 % de la population adulte atteint les objectifs. Le constat est plus inquiétant chez les mineurs : 12 % des adolescents de 12-14 pratiquent l’heure recommandée tous les jours. A l’inverse, les Français passent beaucoup trop de temps inactifs : en moyenne, un adulte reste assis 3 à 4 heures devant un écran pour ses loisirs.
Adultes, femmes enceintes, enfants
L’Hexagone doit donc bouger plus et l’ensemble de la population est concerné. L’Anses recommande aux adultes d’adopter un rythme de 30 minutes d’activité cardio-respiratoire à raison de 5 jours par semaine. « Il est recommandé de pratiquer de manière progressive », précise l’avis. Autrement dit : échauffement et montée en charge progressive pour les moins actifs. Mieux vaut éviter de s’interrompre deux jours consécutifs, ajoute l’Agence.
Côté intensité, la modération est de mise mais quelques séances intenses peuvent être adjointes. En complément, du renforcement musculaire et des exercices d’assouplissement sont conseillés.
Pour les personnes âgées, des exercices d’équilibre peuvent être réalisés en supplément. Ils permettent de prévenir les chutes.
Les femmes enceintes représentent une population à part, l’activité doit donc être adaptée. Elles aussi devraient s’exercer 30 minutes mais trois fois par semaine, avec du renforcement musculaire en complément.
Du côté des enfants, l’Anses rappelle l’importance de lutter contre la sédentarité. Plus ils sont jeunes, plus ils ont besoin de bouger : avant cinq ans, l’activité physique doit atteindre 3 heures par jour et la sédentarité ne doit pas dépasser une heure. Davantage de tolérance est permise après 6 ans, mais une heure de pratique physique quotidienne reste recommandée.
Adapter l'environnement
Entre les heures de travail ou d’école et la vie personne, mettre en place de l’activité physique n’est pas chose aisée. L’Anses le souligne donc : augmenter sa pratique ne passe pas seulement pas le sport. Cela signifie aussi porter davantage de charges, emprunter les escaliers plutôt que l’ascenseur, rester actif à son domicile… et, pourquoi pas, prendre la trottinette au lieu du bus ?
Autant de mesures simples à adapter au quotidien. Là encore, l’environnement doit se montrer favorable. Un écueil supplémentaire pour de nombreux Français. « L’Anses souligne que la mise en œuvre de ces recommandations rencontre des obstacles sérieux qui relèvent notamment de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, des modes de transport et de l’organisation du temps et des espaces de travail ou scolaires », notifie le rapport. Développement d’espaces réservés aux piétons et cyclistes, promotion des transports collectifs et aménagement du temps de travail font partie des solutions à apporter dans un premier temps.