C’est un argument supplémentaire pour convaincre les personnes fragiles et les plus de 65 ans de se protéger de la grippe. Le vaccin anti-grippal permet de réduire le risque de développer un événement cardiaque majeur, comme un infarctus, selon une étude présentée récemment à un congrès canadien. Cet effet protecteur est particulièrement notoire chez des patients qui ont des antécédents cardiaques. « En cas d’agression pulmonaire, explique au Figaro le Pr Hervé Douard, du CHU de Bordeaux, les sujets fragiles risquent une décompensation qui peut être fatale. D’où l’importance de les protéger d’une infection virale ».`
L’étude canadienne, rappelle le quotidien, a compilé les résultats de quatre recherches cliniques menées de 1998 à 2004 et incluant 3277 patients atteints ou non de pathologies cardiaques. La moitié a été vaccinée contre la grippe, l’autre a reçu un placebo. Chez les premiers, les patients protégés, le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral était réduit de moitié. Et le risque de décès, toutes causes confondues, de 40%. « Ces résultats, précise la journaliste, sont à prendre avec précaution, car ils n’ont pas été soumis à une relecture scientifique ».
En France, moins de la moitié des personnes à risque se sont fait vacciner l’hiver dernier. Ce que regrette le Pr Bruno Lina. Le responsable du centre national de référence de la grippe (Lyon) rappelle inlassablement que la grippe saisonnière entraîne une mortalité et une surmortalité induite de plusieurs milliers de cas.