Dans une interview accordée à Libération à son retour des départements d’Outre-Mer, Marisol Touraine a rendu compte de la mobilisation des professionnels de santé pour faire face à l’épidémie de Zika. Malgré une réponse qu’elle estime adaptée, les médecins guyanais s’inquiètent d’une hausse du nombre de fausses couches.
« Plusieurs des médecins que j’ai rencontrés m’ont dit avoir fait le constat d’un nombre plus élevé de fausses couches, a-t-elle déclaré au quotidien. Ils s’en inquiètent, mais ils ne peuvent établir un lien, c’est en tout cas un point nouveau. »
Deux fausses couches chez des femmes infectées
En Guyane, treize femmes enceintes seraient infectées par le virus. Samedi dernier, le médecin en chef du service maternité du centre hospitalier de l'Ouest guyanais (CHOG), Gabriel Carles, avait annoncé à la ministre de la Santé que « deux fausses couches avaient été enregistrées », l’amenant à se demander si Zika ne pouvait pas les favoriser.
Les femmes enceintes atteintes auront donc accès à une échographie tous les mois. « Des nouveaux échographes seront amenés si besoin, mais c’est aussi en termes de personnels que nous allons être vigilants. », a assuré la ministre.
Surveillance des cas de Guillain-Barré
Dans son dernier point épidémiologique sur Zika arrêté au 25 février, 58 cas avaient été recensés à St Martin, 389 en Guadeloupe, 1030 en Guyane et 7600 en Martinique. Mais Marisol Touraine rapporte « une sorte d’attentisme de la population en général, habituée aux épidémies : elle a connu le chikungunya, puis la dengue, et elle constate que le Zika, dans la plupart des cas, est moins handicapant. »
L’inquiétude monte pourtant quant à la multiplication du nombre de cas de syndromes de Guillain-Barré : « [Les équipes médicales] ont extrapolé le nombre éventuel de personnes touchées. On parle ainsi d’une vingtaine de cas envisageables en Martinique. Certaines équipes s’attendent donc à des situations difficiles dans les services de réanimation »