Le risque d’infection par le virus Ebola au contact des survivants est faible, suggère une étude publiée ce lundi dans le journal PLOS Neglected Tropical Diseases. Ces travaux menés par des chercheurs de l’université d’Est Anglie (Royaume-Uni) s’appuient sur l’analyse de 6 000 études portant sur la persistance du virus Ebola dans les fluides corporels.
C’est la première fois que ce type de méta-analyse est possible. La récente flambée épidémique d’Ebola a été très différente des précédentes. Elle a duré beaucoup plus longtemps et a été la plus meurtrière – plus de 11 000 personnes ont péri. Néanmoins, jamais autant de malades n’y ont survécu.
Ces rescapés sont une mine d’informations pour les scientifiques qui cherchent encore à mieux comprendre le fonctionnement de ce virus.
« Nous avons voulu savoir combien de temps, il pouvait persister dans différents fluides corporels des rescapés afin d’évaluer les risques de transmission pour leurs proches ainsi que les professionnels de santé », explique le Pr Paul Hunter, de l’école de médecine de l’Est-Anglie.
Risque de transmission sexuelle réel
Les scientifiques britanniques ont estimé que le virus est éliminé de la circulation sanguine en 16 jours. Mais, il semblerait qu’une faible minorité de survivants soit encore porteuse du virus presqu’un mois après l’infection. Pour les chercheurs, cette élimination rapide du virus dans le sang signifie que le risque d’infection au contact d’un rescapé est peu probable.
Toutefois, le risque de transmission par voie sexuelle est loin d’être minime. Selon une récente étude française présentée à la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI), le virus peut rester dans le sperme pendant au moins un an. Durant toute cette période, les hommes guéris d’Ebola peuvent transmettre l’infection à leurs partenaires.
Aucun risque avec les autres fluides
Les chercheurs ont également évalué le risque de contracter Ebola par contact avec la salive, la sueur, les fèces, l’urine, le lait maternel ou encore les sécrétions vaginales. Ils concluent qu’excepté le sang et le sperme, les autres fluides posent un risque infectieux faible. « Par conséquent, la transmission d’Ebola par un contact social (se serrer la main ou faire la bise, ndlr) avec un survivant est très peu probable, même si la personne souffre de complications liées à l’infection », résume le Pr Hunter.
Pour ce dernier, ces résultats sont importants car il existe peu d’éléments pour édicter des recommandations concernant le risque de transmission d’Ebola par les fluides corporels.