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QUESTION D'ACTU

Chiffres de l'association Exit

Les demandes d'aides au suicide ont explosé en Suisse

En Suisse alémanique, l'association Exit a accompagné vers la mort 782 patients l'an dernier, c'est 30 % de plus qu'en 2014. En Suisse romande, la tendance semble identique.

Les demandes d'aides au suicide ont explosé en Suisse ©123RF/Vaclav Volrab




Depuis 2001, le Code pénal suisse autorise l'assistance au suicide, à condition que celle-ci ne soit pas motivée par un « mobile égoïste ». Depuis cette évolution législative, le nombre de patients  qui y ont recours ne cesse d'augmenter. Le chiffre de ceux accompagnés par l'association Exit vers la mort a, par exemple, fortement augmenté l'an dernier.

D'après l'Agence télégraphique suisse (Ats), côté alémanique, 782 patients ont été assistés par cette association pour mettre fin à leurs jours,soit 30 % de plus qu'en 2014. 
Par ailleurs, 3 500 nouvelles demandes d'aide y ont été enregistrées en 2015, révèlent ces militants. Un chiffre également en hausse.
Pour expliquer cette progression, l'association évoque d'une part, l'augmentation du nombre de leurs membres, passés à 95 621 en 2015, d'autre part, le vieillissement de la population.

 

Le cancer en phase terminale, n°1 des demandes 

Parmi les 782 personnes qui ont été aidées en 2015, 55 % étaient des femmes. Et l'âge moyen des personnes accompagnées vers la mort est de 77,4 ans. Le cancer en phase terminale est la première raison ayant poussé ces personnes à choisir le suicide assisté.
Suivent le cumul de plusieurs maladies de la vieillesse et les souffrances liées à des maladies chroniques. La plupart des patients faisant appel à Exit Suisse alémanique viennent, dans l'ordre, des cantons de Zurich, Berne, Argovie, St-Gall, Bâle-Ville et Bâle-Campagne. Tous ces chiffres corroborent une précédente étude qui dressait le portrait-robot des demandeurs

Une tendance identique en Suisse Romande

De son côté, Exit Suisse romande (pour les francophone du pays) n'a pas encore publié ses chiffres, même si la tendance semble identique. « La situation est absolument comparable ici. Le nombre de cas a explosé chez nous », a confié à l'Ats le Dr Jérôme Sobel, président de l'organisation romande d'aide au suicide. La progression du nombre d'adhérents a dépassé 10 % l'an dernier, pour atteindre 22 300 personnes, précise-t-il. « Aujourd'hui, 1 % des Romands sont membres d'Exit », avance ce médecin lausannois.

Avec le suicide assisté, qui désigne le fait de fournir à une personne les moyens de se suicider, la mort n'est pas déclenchée par un tiers, mais par le patient lui-même lorsqu'il n'y a plus aucun espoir de guérison et que les souffrances sont devenues intolérables. Plus de 10 ans après la légalisation de cette "prestation", elle est proposée par de grandes associations
L'ensemble des chiffres de la Suisse occidentale seront commiuniqués le 23 avril, lors de l'assemblée générale d'Exit Suisse romande
Dans ce pays, l'aide au suicide représente, chaque année 1,5 % des 65 000 cas de décès recensés.

 

La Suisse attire aussi les étrangers

Une étude suisse récemment publiée dans le Journal of Medical Ethics indique qu’en l’espace de quatre ans, plus de 600 personnes venues du monde entier se sont rendues dans ce pays pour avoir recours au suicide assisté.

Réalisée par des chercheurs de l’université de Zurich, l’étude recense en effet 611 personnes originaires de 31 pays du monde, toutes décédées par la pratique du suicide médicalement assisté entre 2008 et 2012. Agées entre 23 et 97 ans, la majorité d’entre elles sont des femmes (58,5 %). Les dossiers étudiés ont révélé que ces individus étaient principalement atteints de maladies neurologiques (47 %) ou de cancers (37 %). 

Parmi eux, 66 Français ont franchi la frontière pendant cette période. L’Hexagone arrive ainsi en 3e place, derrière l’Allemagne (268 cas) et le Royaume-Uni (128 cas) et devant l’Italie (44 cas.) Les auteurs de l’étude expliquent cette répartition géographique par la proximité des frontières et les lois en vigueur dans chaque pays. En France, par exemple, le suicide assisté a crée beaucoup de polémiques et n’est à ce jour toujours pas autorisé. 
Sur ce sujet, de nombreuses personnalités (artistes, responsables politiques, écrivains...) ont d'ailleurs lancé un appel à l’initiative de Jean-Luc Romero et de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) ce mardi, pour redire leur profonde insatisfaction quant à la loi Claeys-Leonetti et leur souhait que le Parlement légalise enfin l’euthanasie et le suicide assisté.

 

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