ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Urgences à Brest : le calvaire de Vanessa partagé par 18 000 internautes

Hôpital de la Cavale-Blanche

Urgences à Brest : le calvaire de Vanessa partagé par 18 000 internautes

Par Julian Prial

Vanessa Douguet a écrit une lettre ouverte à l'Hôpital de Brest. Elle témoigne du calvaire qu'elle a vécu avec sa tante aux urgences. 

©123RF/Cathy Yeulet
MOTS-CLÉS :

Publiée vendredi dernier sur son compte Facebook, la lettre ouverte de Vanessa Douguet à l'Hôpital de la Cavale-Blanche (Brest) a déjà été lue par près de 90 000 internautes, ce lundi matin. Ils sont même près de 18 000 à l'avoir partagée. Elle témoigne du calvaire qu'elle a vécu avec sa tante au sein de ce service d'urgences.

Dans cette histoire, tout commence il y a dix jours. Vanessa Douguet se présente aux urgences de l'établissement breton, accompagnée de sa tante. Agée de 65 ans, la bonne dame est atteinte d’un cancer et souffre de vomissements et de douleurs abdominales.

« Nous y sommes arrivés à 16 h 15. (…) Après une attente de deux heures sur un brancard dans le couloir, à vomir et à se plaindre de douleurs et malgré notre insistance auprès du personnel, rien n’a été proposé pour tenter de la soulager. Pendant cette attente, nous avons assisté impuissants à des scènes que je qualifierais d’inadmissibles », raconte cette mère au foyer de 32 ans.

Une succession de scènes "inadmissibles" 

« Des personnes âgées qui appellent à l’aide car la douleur est à la limite du supportable, d’autres qui vomissent du sang à même le sol sans qu’on leur prête la moindre attention, la liste de ces images immondes est malheureusement bien longue », déplore-t-elle. 
Mais pour Vanessa, le calvaire n'en est qu'à ses prémices. Elle poursuit : « Après les deux heures de patience dans le couloir, nous avons eu la "chance" d’en passer huit dans le box pour une simple prise de sang, une radio et enfin être conduits en chambre car l’état de ma tante a largement eu le temps de se dégrader lors de ces nombreuses heures d’attente ».

Malgré cette prise en charge chaotique, Vanessa affirme ne pas en vouloir du tout au personnel hospitalier soignant « qui au contraire se bat pour avoir de meilleurs conditions de travail et qui fait avec le peu de moyens qu’on lui donne », écrit-elle.
On sait en effet que le personnel des urgences de l'hôpital a déjà débrayé une première fois en janvier, trois mois après l'ouverture de ce nouveau service, afin de dénoncer leurs conditions de travail. « La surface des locaux a triplé, ce qui fait que le personnel, qui, lui, n’a pas augmenté, passe beaucoup plus de temps à aller d’un endroit à l'autre », expliquaient alors les syndicats (CFDT, CGT et Sud).

Pour cette raison, Vanessa qui était à deux doigts de déposer une plainte n'hésite pas à blâmer l’administration et l’état français de laisser les choses en arriver à ce point. Des critiques qu'elle a aussi adressées au ministère de la Santé en promettant de faire encore circuler sa lettre sur les réseaux sociaux « pour que tout le monde sache que la situation et inquiétante ». 

Une direction déjà sous le feu des critiques 

Contactée par Le Télégramme, la direction du CHRU, qui a reçu le courrier ce lundi matin, a réagi en reconnaissant des difficultés, mais précise qu'« en dépit de certains points à améliorer, le taux de satisfaction aux urgences est de 72 %. On ne se satisfait pas de ce taux, mais cela reste un indicateur. Le temps d'attente est encore trop long, on s'est fixé deux heures en filière courte et quatre heures en filière longue. Mais on ne peut pas laisser écrire que le service public laisse des personnes âgées dans la souffrance sans les aider. On ne peut pas tout laisser dire au travers d'une lettre et dévaloriser le travail au quotidien réalisé par les équipes », ajoute-t-elle.

Cette dernière est en plus sous le feu des critiques après la mort d'un homme de 89 ans, mercredi dernier, sur un brancard dans un couloir des urgences de ce même hôpital alors qu'il attendait des soins. Le drame avait déjà ravivé les tensions sur les conditions d'accueil des patients là-bas. Le syndicat CGT a même réclamé une enquête alors que famille du vieil homme ne devrait pas porter plainte.