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Développé en Russie

Films en 3D : un logiciel pourrait éviter les maux de tête

Par Audrey Vaugrente

Un film en 3D, un mal de tête. L'équation est fréquente pour certains spectateurs. Un logiciel développé en Russie pourrait y remédier, en détectant les erreurs dans le film. 

L'équipe créatrice du logiciel (Dmitry Vatolin)
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En proposant la 3D dans les salles obscures, Avatar a lancé une véritable révolution technologique dans le monde du cinéma. Rares sont désormais les salles qui ne proposent pas de films dans ce format. Mais cette avancée numérique a un prix pour les plus sensibles : celui du confort. Car les maux de tête ne sont pas rares à la sortie d’une projection en 3D. Ce fléau pourrait ne plus être une fatalité : des chercheurs russes ont développé un outil capable de réduire les erreurs qui provoquent les céphalées. Voilà qui devrait réjouir les cinéphiles.

Equipement de mauvaise qualité

Cette innovation, développée par l’université d’Etat Lomonosov de Moscou, a été présentée à la conférence annuelle Stereoscopic Displays & Applications. L’équipe qui l’a mise au point est partie d’un constat établi en France, en 2011 : après avoir visionné un film en 3D, 7 % des spectateurs déclarent souffrir d’un terrible mal de tête.

La céphalée du cinéphile est une réaction naturelle du cerveau face à des images qui proviennent simultanément des deux yeux. Il doit les combiner afin de produire un « effet stéréo ». Mais des erreurs peuvent survenir et notre cerveau ne s’en accommode pas toujours. Les Russes ont relevé 15 raisons à ce problème. Elles peuvent être séparées en deux catégories : l’équipement est de mauvaise qualité (lunettes, projecteur…) ou le film lui-même comporte des erreurs. Cette seconde catégorie pose problème car les défauts ne sont pas toujours détectables.

21 % des Blu-ray

C’est pourquoi les chercheurs moscovites ont développé un programme de métrique, qui traque un type d’erreur précis : l’inversion entre l’image de gauche et celle de droite. Elle reste rare, mais c’est une des plus douloureuses. Grâce au logiciel, ces erreurs peuvent être repérées de manière automatique. Sur une base de 105 Blu-ray, l’équipe a ainsi repéré 10 000 scènes potentiellement problématiques. 65 présentaient une inversion des images gauche-droite. « Cela signifie que la probabilité d’acheter un Blu-ray 3D contenant au moins une scène avec une inversion des images gauche et droite est d’environ 21 % », résume Dmitry Vatolin, qui a présenté ses résultats.

De grands titres du cinéma, comme Avatar ou Stalingrad, figuraient parmi les films incriminés. Mais les amateurs de films d’horreur risquent d’être déçus, car ce genre est statistiquement plus exposé. Sans doute en raison d’un budget plus réduit, avancent les chercheurs. Leur conseil pour éviter la céphalée : choisir un film à gros budget et un cinéma bien équipé. Pour le reste, la pellicule et le numérique restent à portée de main.