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École Polytechnique de Lausanne

Diabète : une chaussure connectée pour éviter l'amputation

Des chercheurs ont développé une semelle équipée de valves gérant électroniquement la pression sous la voûte plantaire. Elle pourrait prévenir l'amputation chez les diabétiques. 

Diabète : une chaussure connectée pour éviter l'amputation Source : EPFL




L’amputation du pied est l’une des complications les plus redoutées par les diabétiques ! Ces patients peuvent en effet souffrir de pertes de sensibilité nerveuse aux extrémités des membres. Sur leurs pieds, des plaies peuvent alors s’infecter et conduire à des nécroses nécessitant l'ablation du membre.
En France en 2013, ce sont plus de 20 000 patients atteints de diabète qui ont été hospitalisées pour une plaie du pied, dont près de 8 000 pour amputation d’un membre inférieur. C'est un risque sept fois supérieur à celui de la population générale, soulignait un récent numéro du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH).

Face à ce risque, une chaussure pour prévenir l'amputation a été mise au point par des chercheurs suisses. C'est une équipe de scientifiques de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), en collaboration avec les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), qui a travaillé sur la réalisation de cette première chaussure « intelligente ».

 

Une semelle composée de 50 petites valves 

Pour ces médecins, le défi était triple, fait remarquer l'EPFL dans un communiqué. Il s’agissait de pouvoir décharger les ulcérations de toute pression dès leur apparition, pendant un temps suffisamment long pour qu’elles puissent pleinement cicatriser, et s’adapter à l’évolution de ces blessures, qui peuvent rapidement réapparaître en des endroits différents de la voûte plantaire.

Pour le relever, les chercheurs du Laboratoire d’Actionneurs Intégrés (LAI) de l’EPFL, à Neuchâtel, ont donc eu une bonne idée : tapisser la semelle d’une chaussure d’une cinquantaine de petites valves électromagnétiques remplies d’une matière "magnétorhéologique". « Il s’agit d’une substance composée de micro particules de fer en suspension, dont on peut contrôler la viscosité, explique Yves Perriard, directeur du LAI. En lui appliquant un champ électrique, les particules réagissent immédiatement et s’alignent, faisant passer la matière en quelques fractions de seconde de l’état liquide à un état rigide », poursuit-il.



Minimiser les désagréments 

Ainsi, ils ont réussi à créer des zones différenciées où la semelle sera plus ou moins souple, afin de ménager les endroits sensibles ou blessés. Le système devrait permettre non seulement de guérir les plaies plus rapidement, mais également d’éviter l’apparition de nouveaux ulcères.
Le premier prototype qui vient tout juste d’être terminé présente plusieurs avantages comparé aux précédents dispositifs. « Il existe bien actuellement des solutions, telles que plâtres ou semelles de décharge, relève Zoltan Pataky, médecin interniste aux HUG et initiateur du projet.
Mais comme elles sont contraignantes et demandent des adaptations constantes, les patients sont souvent réticents à les adopter et les médecins hésitent donc à les prescrire.
L’avantage de cette chaussure serait donc non seulement de soulager la voûte plantaire là où il faut, mais aussi de permettre ensuite une adaptation immédiate de la pression en fonction de l’évolution des plaies », conclut-il.
Le laboratoire cherche maintenant des partenaires industriels pour développer le projet.

 

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