L'annonce est tombée ce mercredi comme un couperet. La Directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS) Normandie a confirmé l’ouverture d’un centre de soins non programmés (CSNP) sur le site de Valognes (Manche) à partir du lundi 7 mars 2016. Il permettra « d’apporter à la population du territoire une réponse de proximité adaptée et de diminuer le recours aux urgences du site de Cherbourg », écrit-elle dans un communiqué. Mais pour les opposants à la fermeture du service d'Urgences existant, ce projet ne convainc pas.
Contacté par Pourquoidocteur, Rémi Besselièvre, président de l'Association Citoyenne de Défense du CHPC (1) et de Promotion de la Santé, confie en effet sa « grande inquiétude face à cette « solution expérimentale ». Pour lui, l'ouverture de ce centre de soins est une mauvaise réponse à la mobilisation citoyenne importante qui s'est déroulée samedi dernier à Cherbourg (Manche). Ce jour-là, 1 500 personnes ont demandé la réouverture des Urgences de Valognes (de 8h à 24h), fermées depuis le 6 août 2015.
A l'aube d'une catastrophe sanitaire
Rémi Besselièvre est aussi mécontent du recrutement dans ce service qui, selon lui, sera dirigé par un médecin généraliste retraité. « Cela veut dire que seule la petite traumatologie sera prise en charge, ce qui ne correspond pas du tout aux besoins de la population. Ce centre ne va pas désengorger les Urgences de Cherbourg désormais saturées », déplore-t-il.
Résultat, pour lui, si rien n'est fait, le territoire de Valognes va bientôt être dans une situation de « catastrophe sanitaire » avec un effondrement, à prévoir, des effectifs médicaux dans la région. Lors de la prochaine assemblée générale de son association prévue ce vendredi, Rémi Besselièvre va donc demander la mise en place d'un plan d'urgence sanitaire qui permettrait de prendre des mesures pour mobiliser des moyens humains et financiers.
Le Tour de France 2016 menacé
Alors, pour se faire entendre, l'association a décidé de mettre la pression sur les pouvoirs publics. Avec des actions choc à venir. Comme par exemple, le blocage d'une étape du Tour de France 2016 de cyclisme.
Une menace loin d'être anodine surtout que l'organisateur a prévu de passer trois jours dans La Manche. La première étape prévue le 2 juillet se fera par exemple au départ du Mont-Saint-Michel vers la plage d'Utah Beach. La deuxième étape, partant de Saint-Lô, qui s'achèvera par un final à Cherbourg-en-Cotentin sera sans doute la plus surveillée.
Pour inquiéter encore davantage les autorités, Rémi Besselièvre indique être, en plus, soutenu par les agriculteurs, qui, ces derniers temps, ont su montrer aux Français l'ampleur de leur mécontentement. « On ne fera pas la fête dans un département qui est en train de se déliter complètement et où la sécurité sanitaire n'est pas assurée », conclut-il. Cet avertissement sera davantage détaillé au mois d'avril après des rencontres entre usagers, paysans, motards et enseignants.
(1) Centre Hospitalier Public du Cotentin