La prise régulière d’une faible dose d’aspirine pendant au moins 6 ans est associée à un risque réduit de cancers digestifs, en particulier de cancer colorectal, révèle une étude publiée ce jeudi dans le journal scientifique JAMA Oncology.
Les bénéfices de l’aspirine contre ces cancers ont été mis en évidence par de nombreux travaux. Cet anti-inflammatoire non stéroïdiens (AINS) réduirait le risque de cancer digestif de près de 30 %. D'autres études suggèrent que l’aspirine doublerait les chances de survie chez les malades atteints d’un cancer digestif.
Toutefois, peu de recherches se sont intéressées à l’effet protecteur de ce médicament contre d’autres pathologies cancéreuses. Ainsi, les chercheurs de l’hôpital général du Massachusetts de Boston ont étudié plus de 135 000 hommes et femmes pendant 32 ans afin d’évaluer l’association entre la prise d’aspirine et la survenue de cancers.
Plus de 27 000 cancers
Au cours de l’étude, plus de 20 400 cancers ont été diagnostiqués chez les 88 084 femmes suivies, ainsi que 7 571 cancers chez les 47 881 hommes. En analysant leur consommation d’aspirine, les chercheurs ont montré que le risque de tous les cancers est réduit de 3 % lorsque les participants prenaient de l’aspirine plus de 2 fois par semaine.
Par ailleurs, les résultats révèlent que le risque de développer un cancer de l’estomac ou de l’intestin diminue de 15 %, tandis que le risque de cancer colorectal baisse de 19 % lorsque les volontaires prenaient la moitié d'un cachet ou plus d'un cachet d’aspirine par semaine. Pour bénéficier de l'effet protecteur, la prise devait être d'au moins 3 ans, soulignent les auteurs. Cependant, une prise régulière d’aspirine ne semble pas avoir d’effet sur le risque des cancers les plus meurtriers comme le cancer du sein, de la prostate ou des poumons.
Des effets secondaires importants
Au niveau de la population générale, les chercheurs américains estiment qu’une prise régulière d’aspirine pourrait prévenir l’apparition de 17 % des cancers du côlon parmi les personnes qui ne participent pas au dépistage. Chez celles effectuant des coloscopies, plus de 8 % des cancers pourraient être évités.
Les auteurs supposent que l’aspirine contrecarre la formation des tumeurs cancéreuses au niveau de l’appareil digestif. Mais les mécanismes protecteurs précis sont encore inconnus.
Cependant, la prescription préventive d’aspirine n’est pas encore prévue. Car, les effets secondaires liés à cet anti-inflammatoire peuvent être potentiellement graves. Il augmente par exemple le risque d’hémorragies, d’ulcères ou d’anémies.