Pari gagné pour les autorités sanitaires françaises. Près d’un an après l’introduction du test immunologique, ce mode de dépistage du cancer colorectal semble bien accueilli par les Français. A l’occasion de Mars Bleu, l’Institut National du Cancer (INCa) réalise un premier bilan positif : l’adhésion au nouveau test est bien supérieure à celle de son prédécesseur, Hemoccult.
2 fois plus de cancers détectés
Dix mois se sont écoulés depuis la mise sur le marché du test immunologique. Depuis le mois de mai 2015, 2 millions de personnes ont envoyé des échantillons par la poste au laboratoire. « Le dispositif est monté en charge sur le second semestre de l’année. On a maintenant atteint notre allure de croisière avec 85 000 tests par semaine », se félicite Frédéric De Bels, responsable du département dépistage de l’INCa. En comparaison avec le test Hemoccult, qui souffrait d’une faible adhésion (30 %), la tendance est nettement meilleure.
Si le test immunologique est mieux accueilli, c’est avant tout parce que sa réalisation est facilitée. Un seul prélèvement des selles est nécessaire, contre trois auparavant. Plus simple donc, mais aussi plus précis. Cette nouvelle technique détecte deux fois plus de cancers et 2,5 fois plus d’adénomes avancés que le test au gaïac. « Cela permettra d’éviter plus de cancers », rappelle Frédéric De Bels.
Délai de 6 jours
Mais encore faut-il que les personnes ciblées par le dépistage réalisent le prélèvement dans les règles, remplissent les documents et envoient le tout dans les temps. Sur les deux millions de tests envoyés, 120 000 n’ont pas pu être analysés « en partie à cause des délais dépassés », selon le responsable dépistage de l’INCa. En effet, les échantillons doivent impérativement être envoyés dans un délai de 6 jours.
Le test immunologique peut être obtenu auprès du médecin généraliste, qui le commande auprès de l’Assurance maladie. Sont concernées les personnes de 50 à 74 ans à risque moyen de cancer colorectal, et qui n’ont pas d’antécédent familial. Là aussi, les professionnels de santé ont plutôt bien adhéré au dispositif, 47 500 d’entre eux ont passé commande.