Il fait voir des étoiles...
Certaines personnes peuvent avoir le sentiment d’une expérience mystique au cours de l’amour et voient des étoiles au plus fort de leur plaisir. Possible, confirme le Pr François Olivennes (1), gynécologue et obstétricien : « L’orgasme féminin prend de multiples formes, arrive à tout âge (y compris tôt dans l’enfance ou tard dans la vie), varie d’un jour à l’autre, d’une heure à l’autre, d’une zone érogène à l’autre. C’est pourquoi, il peut consister aussi bien dans des spasmes qui secouent tout le corps que dans des petites vagues ou des « voyages interstellaires ». L’explication réside sans doute aussi dans le fait que le premier organe sexuel est le cerveau. A chacun son imaginaire.
... Ou fait pleurer
Post coitum omne animal triste. Cette maxime des Anciens illustre sans doute le fait qu’à l’acmé du plaisir, le cerveau limbique active le système neurovégétatif, lequel innerve tout le corps et peut alors sécréter des neuromédiateurs spécifiques. Les endorphines relaxent et exacerbent les émotions, elles sont sans doute à l’origine du sentiment de spleen, alors même que le rapport a été parfaitement satisfaisant.
Totalement inaperçu...
Certains hommes ( peu nombreux) peuvent avoir des éjaculations sans plaisir ni émotion particulière. De même, chez certaines femmes (plus nombreuses), l’orgasme est si banal, qu’il n’est pas interprété comme un orgasme. Quelques timides secousses, et puis c’est tout. Dans cette société du toujours plus, il faut pourtant relativiser : l’orgasme idéal n’est pas de jouir intensément à chaque fois, mais de rencontrer l’autre intensément à chaque fois.
... Ou s'amplifie à volonté
On peut effectivement améliorer ses sensations, indique le Dr Sylvain Mimoun (2) : « Ce n’est pas une recette mais un moyen qui s’apprend. Il faut parfois tenter l’expérience plusieurs dizaines de fois avant que cela soit réellement efficace. Lorsqu’on sent les premières contractions orgasmiques au niveau du bas-ventre, bouger la tête dans tous les sens, cela crée un influx nerveux qui remonte. Du coup, c’est comme si l’orgasme ( la chaleur, la sensation) irradiait dans tout le corps et était démultiplié. Une série de frissons agréables s’empare de soi ».
Une éjaculation chez la …femme
Au cours de l’excitation, certaines femmes peuvent émettre une telle quantité de liquide qu’on parle de « femmes fontaines ». Leur nombre est difficile à apprécier, parfois cela n’arrive qu’une fois dans la vie, parfois c’est à chaque rapport. Est-ce un avantage pour l’amour ? « 78,8 % des femmes fontaines interrogées par sondage ont trouvé une amélioration de leur sexualité grâce aux émissions fontaines et moins de 10% regrettent d’émettre autant de liquide (le volume émis par certaines oblige à changer les draps ou demande une organisation logistique…), explique le sexologue Samuel Salama ( co-auteur de "Femmes fontaines et éjaculation féminine" Cherche-midi édition en version digitale) . Quant aux hommes, 90 % ont une attitude plutôt positive vis-à-vis de ce phénomène chez leur partenaire ». En effet, dans la vie ordinaire, quelle amante marque son plaisir de manière si explicite !
... Sans sperme chez l'homme
Certains yogis, à force d’entraînement ( respiration abdominale, travail du périnée, focalisation sur la sensation de son propre plaisir qui « monte »…) parviennent à jouir et à retenir leur sperme. D’autres hommes y parviennent aussi, mais c’est exceptionnel. De fait, l’orgasme et l’éjaculation sont physiologiquement dissociés, il existe un décalage de quelques dixièmes de seconde entre les deux.
Il arrive aussi que le sperme soit émis en quantité si peu importante qu’on pense qu’il n’y en pas ( rapports répétés, vieillissement…). Quelle qu’en soit la cause, il n’existe aucun lien en l’absence de sperme et la virilité ou la puissance sexuelle, on ne devient pas impuissant si le jet devient minime ou tout mou.
Il s'emballe et tourne en boucle sur lui-même...
Le syndrome d’excitation génitale persistante existe bel et bien ! Ce n’est pas une chance inouïe comme on pourrait l'imaginer mais une maladie. Comme l’explique le Dr Pierre Desvaux, sexologue : « il ne s’agit pas d’hypersexualité ou de nymphomanie mais d’un dérèglement extrêmement rare de la fonction orgasmique » (3). L’excitation persiste plusieurs heures à plusieurs jours et il faut parfois plusieurs orgasmes pour en venir à bout, le plus souvent par la masturbation.
... Aux moments les plus inattendus...
Curieusement, l’ennui ou l’angoisse peuvent entraîner chez l’homme des érections et parfois même des éjaculations. « L’esprit s’évade, il vagabonde vers des pensées plus excitantes ou moins angoissantes (en plein examen ou entretien d’embauche par exemple), explique le Dr Sylvain Mimoun. La tension nerveuse est telle qu’elle s’évacue de cette manière-là. Tout cela est très naturel, il n’y a pas à s’en inquiéter ».
... Et peut entraîner une "mort heureuse"
C’est la mésaventure arrivée au président de la république Félix Faure le 16 février 1899. Il décède dans les bras de sa maîtresse Marguerite Steinheil suite à une fellation ayant entraîné une congestion cérébrale, un AVC dirait-on aujourd'hui. En réalité, 0,6% seulement des attaques cardiaques ont lieu pendant l’amour. Le plus souvent, les médecins recommandent l’activité physique ( y compris les rapports sexuels) aux malades cardiaques.
(1) Tout ce que les femmes ont toujours voulu savoir sur le sexe…et enfin osé demander, éd. Le livre de poche
(2) Sexe et sentiments, version homme (nouvelle édition), éd. Albin Michel
(3) Intervention au Congrès de psychosomatique GAOP, Paris, Janvier 2013.
