Un nouvel épisode du feuilleton sur les perturbateurs endocriniens a été diffusé vendredi à Bruxelles. La définition de ces substances était à l’ordre du jour du conseil des ministres de l’environnement des 28 pays européens, qui « appellent la Commission Européenne à respecter ses obligations légales ».
La Commission s’était engagée à donner une définition légale des perturbateurs endocriniens à la fin de l’année 2013 en s’appuyant sur des critères scientifiques. Mais dans la guerre des lobbies, la résolution semblait s’être évanouie.
Prise par la patrouille
A tel point que la Suède avait saisi en 2014 le tribunal de la Cour de Justice de l’Union Européenne, qui lui a rendu une décision favorable et a condamné la Commission pour « manquement à ses obligations ».
« La Commission présentera avant l’été la liste de ces critères », s’est engagé le commissaire européen à la santé Vytenis Andriukaitis, le 3 mars au cours d’une conférence de presse commune avec Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie. Cette dernière espère obtenir l’alignement de l’Europe sur la définition large des perturbateurs endocriniens, retenue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Avéré, probable ou possible ?
Les métaux lourds, les phtalates, le Bisphénol A et certains pesticides sont des perturbateurs endocriniens. On peut les retrouver dans des produits en matières plastiques ou des boites de conserves par exemple.
Ils sont accusés de provoquer des retards de développement et des malformations lorsque le fœtus est atteint, ou des atteintes des systèmes hormonaux et immunitaire. En suivant les définitions de l’OMS, la Commission Européenne devrait, comme pour les produits cancérigènes, les classer selon trois critères après analyse de la littérature scientifique : avéré, probable et possible.
Enième reprise sur le Roundup
Si l’ensemble des ministres de l’environnement des pays européens semble d’accord pour activer ce processus, un autre produit continue de faire débat. Le glyphosate, principe actif du désherbant Roundup de Monsanto, est soupçonné d’être cancérigène.
Ségolène Royale a déclaré que sur le sujet, la France prendrait « la position la plus offensive possible », et que la Commission Européenne devrait adopter « la position la plus protectrice de l'environnement et de la santé ». Un message envoyé au gouvernement allemand qui, pour l’instant, refuse de prendre position.