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Édiction des pratiques médicales

Agnès Buzyn : un médecin à l'écoute des patients pour diriger la HAS

Par Julian Prial

François Hollande a nommé le Pr Agnès Buzyn à la tête de la Haute autorité de santé. Cette instance élabore les recommandations en matière de pratique médicale.  

©Jean Chiscano

Depuis ce lundi, le Collège de la Haute Autorité de Santé (HAS) a une nouvelle personne à sa tête. Il s'agit du Pr Agnès Buzyn qui, par décret présidentiel, vient d'être désignée pour diriger cette instance chargée d'édicter les recommandations en matière de pratique médicale. Cette hématologue prend donc ses fonctions à compter du 7 mars 2016 en remplacement du Pr Jean-Luc Harousseau, démissionnaire.
 
Dans un communiqué, l'instance rappelle son parcours. Agée de 53 ans, Agnès Buzyn occupait, depuis mai 2011, la présidence de l'Institut National du Cancer (INCa). Durant son mandat, elle a notamment mis en œuvre le 3ème Plan cancer 2014-2019 axé sur la lutte contre les pertes de chance face à la maladie.
C'est le « droit à l'oubli », dont peuvent désormais bénéficier certains malades auprès des établissements bancaires et d'assurances.
Plus récemment, Agnès Buzyn a aussi dénoncé l'assouplissement de la loi Evin dans le cadre de la loi Santé de Marisol Touraine. Après avoir rappelé au quotidien Le Monde que l'alcool tue 49 000 personnes chaque année en France (dont 15 000 par cancer), elle se déclarait, fin 2015, « surprise » et « très inquiète » de cette volonté de changer la législation. « La loi Evin autorise déjà la publicité sur beaucoup de supports, il serait déraisonnable de l'ouvrir davantage », estimait-elle.

150 publications scientifiques 

Côté médical, elle a réalisé la majeure partie de son parcours de clinicienne hématologue (médecin spécialiste des maladies du sang) à l'hôpital Necker (Paris) où elle a été responsable de l'Unité de soins intensifs d'hématologie adulte et de greffe de moelle de 1992 à 2011.
Nommée Professeur à l'Université Paris V en 2004, elle a enseigné l'hématologie et l'immunologie des tumeurs et de la transplantation dans plusieurs modules universitaires.
Ses nombreux travaux dans les domaines de la greffe de moelle, de la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) et de la leucémie myéloïde chronique (LMC) ont ainsi donné lieu à plus de 150 publications originales dans des revues scientifiques internationales.

La présidente consulte toujours

Par ailleurs, au-delà de l'INCa, Agnès Buzyn a exercé de nombreuses fonctions au sein d'autres Sociétés savantes et de conseils d'administration. A la fois membre du conseil médical et scientifique de l'Agence de la biomédecine (ABM), membre du conseil scientifique de l'Etablissement français du sang (EFS), ou encore, présidente du conseil scientifique de la Société française de greffe de moelle et de thérapie cellulaire (SFGM-TC). Le tout sans oublier les patients.
Sous sa présidence, l'INCa a imaginé un nouveau dispositif pour améliorer l'équité et la rapidité d'accès aux médicaments innovants aux patients atteints de cancer et en situation d'échec thérapeutique. Ce programme baptisé « AcSé » (Accès sécurisé à des thérapies innovantes) a connu un premier bilan positif.

Et afin de garder le contact avec ces patients justement, Agnès Buzyn a choisi de conserver une activité de consultation d'hématologie à l'hôpital Saint-Antoine de l'AP-HP (Paris 12e). Une passion pour l'univers de la santé qui se partage en famille car elle est aussi l'épouse d'Yves Lévy, l'actuel président-directeur général de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).