Les performances éducatives de la France dans les classements mondiaux sont en chute régulière. Pour remédier à ce déclin, l’institut Montaigne préconise dans un rapport l’introduction de tablettes dans le parcours éducatif des enfants, et cela dès la maternelle.
Vingt-quatrième rang en mathématiques, vingtième en lecture et vingt-cinquième en culture scientifique, voilà les classements inquiétants du PISA 2012, le Projet international pour le suivi des acquis des élèves.
C’est en partant de ce constat que le think-tank français préconise un nouveau plan de développement du numérique dès le plus jeune âge. Selon le prix Nobel d'économie de l'an 2000, James Heckman, plus les investissements éducatifs sont réalisés tôt, plus ils sont efficaces.
Accroître le temps d’apprentissage
« L'introduction du numérique à l'école primaire – conçu comme un outil capable de consolider les savoirs fondamentaux – permettra de lutter plus efficacement contre l’échec scolaire », écrivent les auteurs du rapport de l’institut Montaigne.
Le plan, dès la maternelle, il faudrait utiliser les tablettes pour accroître le temps d’apprentissage, notamment en dehors de l’école. « Un élève de 10 ans passe trois heures par jour devant un écran : si on peut récupérer un peu de ce temps pour des activités pédagogiques, ce sera cela de gagné ! », estime Laurent Bigorgne, directeur de l’institut.
La proposition fait débat
En parallèle, dès le CE2, la pratique numérique pourrait être considérée comme un « savoir fondamental ». Ces projets doivent s’accompagner d’une formation des enseignants et d’outils d’évaluation des difficultés, permettant aux professeurs de repérer les élèves en difficulté.
L’institut Montaigne préconise, dans un premier temps, d’équiper chaque école de huit tablettes pour trois classes.
Une introduction aussi précoce peut surprendre, et des avis contradictoires se font entendre. Principaux contre-arguments : il est fortement déconseillé de mettre des enfants aussi jeunes devant une tablette, alors que les petits sont déjà exposés à trop d’écrans. Penser qu’un outil numérique parviendra seul à intéresser les enfants à l’école paraît également illusoire pour Jean-Rémi Girard, président du syndicat d’enseignants (Snalc).