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En cas de prédisposition

Allergies : exposer les bébés aux cacahuètes diminue les risques

Par Fabien Nizon

Les autorités de santé américaines envisagent de recommander une exposition précoce des bébés à l'arachide, pour éviter qu'ils ne développent plus tard une allergie.

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Les spécialistes ont longtemps conseillé d'introduire le plus tard possible les aliments allergisants dans l'alimentation des bébés, comme les cacahuètes. Certaines études remettent toutefois en question ces lignes directrices, en soulignant qu'en grandissant, l'organisme de l'enfant avait au contraire plus de difficultés à tolérer les allergènes. C'est le cas d'une recherche britannique, publié vendredi pour la LEAP Study Team (“Learning Early About Peanut”), qui s'est intéressée plus particulièrement aux cacahuètes. Selon ses résultats, l'idéal est d'exposer les enfants à risque entre 4 et 6 mois.

Un risque réduit de 86 %

Les chercheurs ont suivi jusqu'à leur 5 ans une cohorte de 640 nourrissons âgés de 4 à 11 mois, et considérés comme à risque d'allergie aux cacahuètes, à cause d'un eczéma et/ou d'une allergie à l'œuf. Parmi eux, 98 ont obtenu un résultat positif au test prick, qui diagnostique une réaction allergique impliquant les immunoglobulines E (IgE). Les nourrissons ont ensuite été divisés en deux groupes : la moitié a suivi un régime alimentaire contenant au minimum 6 grammes de chips aux cacahuètes par semaine. Les autres ont dû éviter d'en consommer.

À l'âge de 5 ans, seul 1,9 % des enfants du premier groupe étaient devenus allergiques à la cacahuète, contre 13,7 % du groupe test. Soit une prévalence en baisse de 86,1 %. Chez les enfants positifs au test prick, 10,6 % de ceux qui ont mangé des arachides y étaient allergiques, contre 35,3 % au sein du second groupe, soit un risque réduit de 70 %.

Cet effet protecteur a par ailleurs persisté pendant un an après la fin de l'étude : seulement 4,8 % des enfants qui consommaient initialement des cacahuètes sont alors devenus allergiques comparativement à 18,6 % parmi ceux qui avaient évité d'en manger auparavant. Les chercheurs, qui notent toutefois quelques limites à leur étude – notamment celle de l'absence de placebo dans le second groupe d'enfants –, estiment que l'introduction de cacahuètes avant un an modulerait leur réponse immunitaire.

De nouvelles recommandations

Cette étude va-t-elle faire évoluer les recommandations des autorités de santé sur la nutrition infantile ? En France, il est aujourd'hui recommandé d'éviter l’arachide jusqu’à 1 an et parfois au-delà pour les enfants à risque. Aux États-Unis, l'Institut national des maladies allergiques et infectieuses (NIAID) a cependant décidé sur la base de ces nouveaux résultats de convoquer un groupe d'experts pour mettre à jour ses lignes directrices de 2010 dans la prévention de l'allergie à l'arachide.