L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a remis il y a quelques jours son rapport sur la Dépakine (valproate de sodium), indiquée dans le traitement de l’épilepsie et du trouble bipolaire. En tout, 450 enfants auraient développé des malformations congénitales en raison d’une exposition in utero à ce médicament tératogène. Et les rapporteurs n’hésitaient pas à pointer la responsabilité des autorités sanitaires, qui ont trop tardé à admettre les risques liés à sa prescription chez les femmes en âge de procréer.
Face aux multiples défaillances, Marisol Touraine a décidé de réagir ce lundi. Dans un communiqué, la ministre de la Santé indique avoir reçu ce matin la présidente de l’association d’Aide aux Parents d’Enfants souffrant du Syndrome de l’Anti-Convulsivant (APESAC). La ministre lui a exprimé tout d'abord « son soutien et sa solidarité » face à l'épreuve qu'endurent les parents. Mais elle lui a surtout annoncé que de nouvelles mesures seraient prises « sans délai ».
Améliorer les pratiques des médecins
Parmi elles, on note l'objectif des pouvoirs publics d'améliorer l’information des femmes en âge de procréer sur les effets du valproate de sodium. Comment ? « En créant un nouveau pictogramme explicite indiquant un risque en cas de grossesse, en complément des informations écrites dorénavant visibles sur les étiquettes des boîtes des spécialités concernées », écrit la ministre.
Pour éviter les accidents du passé, Marisol Touraine veut aussi influer sur les pratiques des médecins, cela en les informant mieux. Ainsi, le gouvernement va insérer une information spécifique dans les logiciels d’aide à la prescription et à la dispensation, et amplifier les actions d’information engagées par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) à destination des professionnels de santé (courriers, newsletters, fiche mémo, etc.)
L'indemnisation à l'étude
Et pour les familles à risques, la ministre souhaite mettre en place une filière adaptée pour le diagnostic et la prise en charge des enfants « en mobilisant les huit centres de référence spécialisés dans les anomalies du développement et les syndromes malformatifs, et en assurant l’orientation des familles vers les centres de ressources autisme (CRA) dès lors qu’un pré-diagnostic d’autisme est réalisé par l’un des huit centres de référence ».
Enfin, bonne nouvelle pour les parents déjà touchés, le gouvernement s'engage à déterminer les voies d’indemnisation des familles « en lançant une mission d’expertise juridique pour préciser les responsabilités susceptibles d’être engagées et examiner en particulier l’impact des défauts d’information et les dommages qu’ils ont pu causer », conclut le communiqué du ministère.