Quelques semaines après les révélations sur la contamination des produits d’hygiène féminine, Women in Europe for a common future (WECF) appelle à protéger les femmes contre l’exposition aux substances chimiques. A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, elle publie un rapport dénonçant le manque d’intérêt des politiques publiques sur la question.
L’organisation non gouvernementale pointe des métiers à risques. En particulier, elle dénonce l’industrie textile, dans laquelle la main d’œuvre est essentiellement féminine, et qui expose ses employés à des produits chimiques tout au long de la chaîne de production. Le formaldéhyde, par exemple, est accusé de provoquer une hausse du nombre de leucémies.
Les métiers de la coiffures sont, eux aussi, la cible de WECF. Les produits de teintures sont responsables de l’apparition de dermatites. Les salons utilisent aussi des dérivés de formaldéhyde et d’ammoniaque.
Perturbateurs endocriniens
Si les atteintes liées au milieu professionnel ont l’impact le plus important, les contaminants sont aussi présents au domicile : cosmétiques, produits nettoyants, pesticides et métaux lourds se retrouvent dans les maisons et sont des perturbateurs endocriniens. Même à très faible dose, ils touchent particulièrement les femmes, notamment celles enceintes.
Corinne Lepage, présidente du Board of Trustees de WECF et ancienne ministre de l'environnement se déclare ainsi particulièrement inquiète. « Alors que les dangers de ces substances pour l'environnement et la santé humaine sont connus et documentés, la Commission européenne tarde toujours à les réglementer. Les femmes enceintes et les futurs parents doivent être mieux protégés et mieux informés sur les perturbateurs endocriniens. Nous avons besoin d'actions politiques maintenant. »
Interdiction du glyphosate
Des cas de cancers, de diabète, d’infertilité ont été liés à ces produits. L’augmentation du nombre de cas de cancers du sein ne peut par exemple pas être uniquement imputée à la hausse du taux de dépistage. Les fœtus peuvent aussi développer des maladies, ou des malformations congénitales.
Si ces problématiques concernent le monde entier, WECF appelle la France à réagir. En particulier, des efforts sont nécessaires sur la règlementation des perturbateurs endocriniens, des allergènes par contact – particulièrement chez les femmes enceintes. L’organisation demande aussi explicitement à la France d’https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/14537-Glyphosate-l-Europe-reporte-son-vote-sur-le-pesticide-de-Monsanto, sur la base du rapport du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui le classe comme cancérogène probable.