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Dihydroartémisinine–piperaquine

Grossesse : 2 antipaludéens associés diminuent la mortalité infantile

Par Jonathan Herchkovitch

Un nouveau traitement destiné aux femmes enceintes atteintes du paludisme, à base d’armoise annuelle, limiterait la mortalité infantile.

United Nations Photo / Flickr

La mortalité infantile est forte lorsque les mères sont infectées par le paludisme. Bonne nouvelle donc pour les futures mères dans les pays à fort risque : une étude sur des combinaisons de médicaments antipaludiques administrés lors de la grossesse a montré leur efficacité. Le nombre de parasites dans le placenta diminue fortement, et les effets indésirables sont faibles. Ces résultats sont publiés dans le New England Journal of Medicine.

Dans les zones de forte transmission, l’immunité au paludisme est souvent plus développée. Les personnes infectées ne présentent pas toujours de symptômes, et l’infection passe inaperçue. Chez les femmes enceintes, les plasmodiums – les parasites responsables de l’infection par le paludisme – sont pourtant présents dans le placenta, et contribuent à un risque d’anémie.

« Une anémie maternelle, comme une parasitémie placentaire (présence de parasites dans le placenta, ndlr), peut être responsable d'un faible poids de naissance, un facteur important dans la mortalité infantile », précise l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

 

Une combinaison à base d’artémisinine

Quatre combinaisons à base d’artémisinine ont ici été testées. Ce médicament est extrait de l’armoise annuelle, connue des Chinois depuis des milliers d’années pour ses propriétés antipaludiques. Son action est efficace, mais de courte durée – il permet de réduire le nombre de parasites de manière conséquente pendant les trois jours suivant l’administration –. Son association à un traitement à l’efficacité plus longue élimine les parasites restant, et donc le risque de retour de l’affection.

En Ouganda, 300 femmes enceintes ont été recrutées pour tester plusieurs de ces associations. Parmi elles, une en particulier a montré une action très favorable sur le traitement lors des grossesses paludiques sans complication, et des risques d’effets secondaires limités. Les patientes ayant reçu un traitement mensuel par dihydroartémisinine–piperaquine étaient seulement 27% à présenter des parasites après traitement.

 

Pour les femmes d’Afrique et d’Asie du Sud-Est

 « Les femmes enceintes vivant dans les zones où l'étude a été effectuée sont piquées en moyenne 310 fois par an par des moustiques porteurs du parasite du paludisme », relève le Dr Rohan Hazra, chef de la division maternelle et pédiatrique des maladies infectieuses à l'Institut National de la santé de l'enfant (NICHD).

« Cette combinaison d'antipaludéens parait offrir une défense complémentaire bienvenue contre les effets néfastes du parasite et une maladie menaçant la vie », ajoute-t-il.

Ces résultats pourraient s’avérer particulièrement utiles pour contenir l’épidémie en Asie du Sud-Est, où l’immunité naturelle au paludisme est plus faible, et où la résistance à l’artémisinine grandit.