Le cas Sharapova a fait passer le meldonium de l’anonymat à la une des journaux dans le monde entier. Le scandale est de grande ampleur, et la liste des athlètes contrôlés positifs à ce produit dopant s’allonge chaque jour, révélant l’étendue de sa consommation. Une étude réalisée pendant les Jeux Européens de Bakou (Azerbaïdjan) en juin 2015 a ainsi estimé que 490 athlètes utilisaient cette substance, qui n’était alors pas encore interdite par l’Agence mondiale antidopage (AMA).
Il y a environ trois ans, l’AMA avait été alertée de l’accroissement du nombre de sportifs utilisant le meldonium. Elle avait alors décidé de le placer sur la liste des produits sous surveillance, en 2015. Lors des Jeux Européens (12-28 juin), sa présence avait était recherchée dans les échantillons prélevés sur les athlètes, lors des contrôles anti-dopage.
Presque 10% des sportifs contrôlés positifs
Parmi les 662 athlètes interrogés sur 5632 présents, 23 (3,5 %) avaient déclaré utiliser le meldonium, dont 13 médaillés et 6 titrés. Pourtant, sur 762 tests sur des échantillons d’urine, 66 cas de dopage ont été détectés en laboratoire, soit 8,7 %. La majorité des sports étaient concernés, avec une prédominance chez les Kayakistes (15 cas), les lutteurs (11), les nageurs (9) et les gymnastes (7).
C’est en extrapolant les résultats de ces tests urinaires sur l’ensemble des sportifs que l’AMA est arrivée à cette estimation de 490 dopés. Face à cette consommation massive, elle a alors décidé de placer le meldonium sur la liste des produits dopants à partir du 1er janvier 2016.
Performances et récupération améliorées
Le médicament réduit les risques d’ischémie – le manque de vascularisation d’un membre ou d’un organe –, augmente l’afflux sanguin et le transport d’oxygène. Il améliorerait donc les capacités cardiopulmonaires et la récupération.
« Le meldonium a été ajouté en raison des données indiquant son utilisation par des athlètes afin d'améliorer leur performance » avait fait savoir l’AMA en octobre 2015, lors de la publication des substances dopantes ajoutées à la liste des produits interdits pour la pratique du sport en compétition officielle.