Un seul rapport non protégé avec un(e) inconnu(e) peut s’avérer contaminant. Une personne peut transmettre le virus HIV sans même le savoir. La confiance ne suffit pas. Comme l’explique Antonio Alexandre, directeur de l’ENIPSE (équipe nationale d’intervention et sans dans les entreprises), « beaucoup de personnes aujourd’hui n’utilisent plus le préservatif : confiance, naïveté, déni, sont des attitudes désormais répandues qui exposent considérablement au virus.
Il y aurait en France 30.000 personnes ignorant leur séropositivité, un tiers d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, deux tiers d’hétérosexuels. L’enjeu est donc majeur ». A ces séropositifs qui s’ignorent, s’ajoutent les 150.000 personnes infectées par le VIH en France.
Un diagnostic plus tardif
Le diagnostic tardif concerne davantage les plus de 50 ans et les hommes hétérosexuels. Mais, insiste Antonio Alexandre, « il faut se garder de parler de population à risque. Ce sont les pratiques qui le sont, avoir, par exemple un rapport sexuel non protégé avec une personne dont on ignore le statut sérologique et qui pourrait elle-même l’ignorer donc être potentiellement contaminante ».
En rupture de couple, de nombreux hommes ou femmes de quarante ans ou plus se lancent dans des expériences sexuelles nouvelles, par exemple en multipliant les partenaires ou en s’essayant à des pratiques homosexuelles. Les populations sont loin d’être cloisonnées comme beaucoup le pensent encore. Beaucoup ne voient pas l’utilité du préservatif, persuadés par exemple que le VIH ne se transmet pas par fellation.N
Non, le préservatif ne fait pas perdre l’érection, c’est une affaire d’entraînement. Pour ne pas faillir le jour J, on peut s’exercer seul. Si on redoute la panne, on peut préparer son matériel à l’avance, voire utiliser un médicament sexo-actif ( Viagra, Cialis, Lévitra), juste pour se rassurer les premières fois.
Retrouver ses sensations avec un préservatif
« La sexualité est un réflexe conditionné, explique le Dr Sylvain Mimoun, andrologue (1). Si l’homme se met au préservatif, il est évident que le changement de repère le perturbera. Au début seulement. C’est vrai qu’il aura des sensations différentes. Mais au bout de quinze à vingt séances, il finira par l’intégrer dans son schéma corporel et le fait d’enfiler un « emballage » ne le gênera plus. »
Autrement dit, le plaisir obtenu avec capote sera identique avec celui obtenu sans. La régularité est la clé de cette acquisition. Si le préservatif est enfilé de temps en temps, le réflexe conditionné ne pourra se mettre en place et on continuera de se référer à son ancien schéma corporel.
La partenaire n’exige pas le full-contact !
En général, les femmes apprécient les hommes qui se montrent responsables et se protègent tout en les protégeant. Le préservatif est si fin ( 50 à 60 microns d’épaisseur, soit 0,050 à 0,060 mm), qu’elles peuvent apprécier la pénétration, certaines la trouvent même plus douce et plus glissante avec le lubrifiant qui vient s’ajouter aux sécrétions naturelles.
Quant au romantisme, on peut l’instaurer ailleurs, dans les préliminaires et la fête qui précède. Le lendemain des nuits fauves sans protection, on maudit sa faiblesse et le romantisme paraît bien dérisoire face à la peur de la contamination et l’attente du sérodiagnostic.
Ca ne serre plus !
L’offre est tellement vaste qu’il y a forcément le matériel adapté à son anatomie et à ses besoins. On trouve des préservatifs très fins (pour des sensations naturelles), des sans latex ( en cas d’allergie), des lubrifiés ( pour éviter l’échauffement si les rapports se prolongent) , des préservatifs à effet retardant ( le réservoir contient un anesthésique local), des renforcés, des nervurés qui procurent des sensations inédites, des vibrants, des chauffants, sans parler de ceux destinés aux relations bucco-génitales…
Si on n’a pas envie de s’étaler sur ses états d’âme en pharmacie, on peut se procurer des préservatifs en toute discrétion sur internet. Mais sur des sites qui apportent toutes les garanties de sérieux
(1) Co-auteur de Sexe et sentiments après 40 ans ( Albin Michel)
Une appli capote sur son smartphone
L’application TUP permet de géolocaliser tous les lieux de distribution de préservatifs. Elle compte déjà près de 90 000 téléchargements. Dans sa nouvelle version :
- elle élargit le champ de la prévention du VIH aux approches complémentaires du préservatif telles que le dépistage des IST, les autotests VIH, les vaccins contre les hépatites virales
- elle développe son contenu, notamment grâce à des fiches d’information
- elle s'adresse désormais autant à un public féminin que masculin, au travers d'informations sur la contraception d'urgence ou les préservatifs féminins.