Ordinateurs, smartphones et tablettes nuisent à l’établissement d’un sommeil de qualité. L’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) alerte sur leur utilisation nocturne à travers les résultats d’une enquête sur l’impact des nouvelles technologies sur le sommeil, réalisée à l’occasion de la 16ème Journée du sommeil qui se tiendra vendredi.
En moyenne, les 1013 personnes interrogées, âgées de 18 à 65 ans, déclaraient dormir 7h05 en semaine et 8h10 le weekend. C’est trop peu en semaine pour un quart des Français qui doivent récupérer plus d’1h30 de sommeil le weekend. Mais c’est surtout la qualité du sommeil qui inquiète les spécialistes. Près de trois quarts des sondés affirment se réveiller au moins une fois par nuit pendant environ 30 minutes. Conséquence : la somnolence dans la journée pour une personne sur quatre.
Un écran dans le lit chez 40% des Français
3x plus de somnolence chez les jeunes qui utilisent les outils électroniques le soir
Environ 80% des Français se laisseraient tenter par l'utilisation d'un écran après le repas du soir, et presque 40% en font usage dans leur lit. Et c’est là que le bât blesse car le signal lumineux, dont le spectre est riche dans en tonalités de bleus, perturbe l’horloge biologique, et donc l’endormissement. Les résultats sont clairs : les adeptes de nouvelles technologies passent plus de temps dans leur lit avant d’éteindre la lumière, mettent plus de temps à s’endormir et souffrent plus de troubles du sommeil.
« Des flashs lumineux de quelques millisecondes la nuit peuvent retarder l’horloge biologique, et le système est si sensible que la lumière agit même si l’on dort, les yeux fermés ! », souligne le Dr Claude Gronfier, neurobiologiste et spécialiste du sommeil.
Peu importe, presque 20% des Français gardent leur téléphone à portée, et en fonctionnement la nuit. Pire, parmi ceux qui sont réveillés par la réception d'un message, seulement 8% affirment ne jamais les lire et 21% ne jamais y répondre !
79% des sondés répondent aux messages la nuit!
Baisser la luminosité
« Quel que soit l’âge des aficionados technologiques et quel que soit l’objet connecté, les nouvelles technologies ont donné naissance à une société sur le qui-vive, où tout le monde est sur le pont, de jour comme de nuit », déplore le Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre et Vice-présidente de l’INSV.
Mais ce sont bien les jeunes qui sont les plus touchés : plus de temps au lit avant d’éteindre, plus de réveils nocturnes, plus de somnolence… Les 18-34 ans sont ceux qui passent le plus de temps devant un écran le soir, et le moins de temps à l’extérieur durant la journée, se privant ainsi de la régulation naturelle de la lumière du soleil sur l’horloge biologique.
Les recommandations de l’INSV ? Laisser les écrans de côté 1h30 avant d’aller se coucher, et les éviter dans le lit. La nuit, mettre les téléphones en mode avion. Pour ceux qui ne pourraient pas se passer de leurs smartphones et tablettes, il recommande de baisser la luminosité de l’écran et d’utiliser des applications qui réduisent les émissions de lumière bleue, la plus néfaste pour l’endormissement.