Sclérose en plaques, cancer du pancréas, maladie d’Alzheimer… Pour soigner ou traiter efficacement ces maladies, une prise en charge précoce est essentielle. Un test sanguin imaginé par une équipe internationale et dont les résultats sont publiés dans Proceedings of the National Academy of sciences (PNAS) pourrait apporter une solution simple, non invasive et applicable à un large éventail de maladies.
Les recherches effectuées sur ce test s’appuient sur une idée simple : repérer, grâce à un simple échantillon de sang, si un grand nombre de cellules ont été détruites dans un endroit particulier. Ces morts cellulaires pourraient indiquer la localisation d’une pathologie. Les scientifiques ont ciblé le cerveau pour Alzheimer, le système nerveux central pour la sclérose en plaques et le pancréas pour leurs premiers tests.
Identifier la provenance de bouts d’ADN
Lorsque les cellules meurent, elles libèrent des fragments d’ADN dans la circulation sanguine. C’est un mécanisme connu depuis longtemps, mais les cellules portent le même patrimoine génétique – celui du patient – et il était donc impossible de repérer la provenance de ces "déchets". Il fallait donc trouver un marqueur spécifique à chaque organe d’origine.
Les chercheurs se sont alors intéressés à la méthylation, un processus chimique qui laisse une "trace" sur les bouts d'ADN qui circulent dans le sang. Ils sont parvenus à identifier la signature de plusieurs méthylations, et ont ainsi pu interpréter cette empreinte pour déterminer le type de cellule d’origine.
« Nos travaux démontrent qu'il est possible d'identifier de quels tissus dans l'organisme proviennent les fragments d'ADN qui circulent dans le sang », souligne Ruth Shemer de l'Hebrew University de Jérusalem, responsable de l’étude. « Cela représente une nouvelle méthode pour détecter des cellules mourantes dans des tissus spécifiques et une approche très prometteuse pour diagnostiquer des maladies », ajoute-t-elle.
Un diagnostic plus facile et précoce
L’association France Alzheimer précise sur son site internet que « le diagnostic est pluridisciplinaire. Il doit comprendre une évaluation neuropsychologique, un examen d’imagerie cérébrale, un examen neurologique, un bilan médical global, et un examen psychiatrique si nécessaire ». Un parcours du combattant, similaire dans d’autres maladies, qui pourrait être grandement simplifié si un simple test sanguin pouvait donner des pistes à suivre.
Le cancer du pancréas est une maladie particulièrement agressive. Moins d’une personne sur dix survit cinq ans après le diagnostic, car les symptômes apparaissent alors qu’il est souvent déjà trop tard. Une détection précoce est essentielle pour améliorer les chances de survie. Si le test présenté par les chercheurs s’avérait concluant et pouvait être effectué de manière routinière, il représenterait un outil efficace pour les médecins traitants qui pourraient envoyer leurs patients vers les oncologues avant même l’apparition de symptômes.
La publication dans PNAS rapporte pour l’instant une étude préliminaire. Les chercheurs espèrent cependant pouvoir valider leurs résultats à plus grande échelle et l'étendre à d'autres maladies.