Pour arrêter de fumer, mieux vaut opter pour la méthode radicale. Telle est la conclusion de chercheurs américains qui publient une étude dans la revue Annals of Internal Medicine, menée sur près de 700 fumeurs en sevrage.
L’objectif de ces travaux était de déterminer la meilleure méthode pour arrêter de fumer sur le long terme. Les participants ont été divisés en deux groupes – le premier expérimentant l’arrêt brutal et le second, l’arrêt progressif. Un soutien au sevrage leur été proposé, ainsi que des substituts nicotiniques (patches, gommes, spray…).
25 % de chances en plus d'aboutir
Un jour J a été fixé. Le premier groupe devait cesser tout tabagisme à cette date ; l’autre devait diminuer graduellement sa consommation dans les deux semaines précédant ce jour, où l’arrêt total devait être effectif.
Quatre semaines plus tard, puis six mois après, les participants ont été interrogés sur leur abstinence. Pour vérifier la bonne foi de ces fumeurs repentants, les chercheurs ont mesuré les niveaux de monoxyde de carbone dans leur souffle.
Au bout de quatre semaines, 39 % des participants du groupe « arrêt progressif » avaient cessé de fumer, contre la moitié (49 %) des participants de l’autre groupe. L’arrêt brutal a ainsi eu 25 % de chances en plus d’aboutir à un sevrage. Après six mois, le taux d’abstinents s’est élevé à 22 % dans le groupe « arrêt brutal », contre seulement 15 % dans l’autre groupe.
Accompagnement psychologique
« Nous avons observé que la plupart des personnes préfèrent l’idée d’un arrêt progressif, expliquent les auteurs. Pour autant, quelle que soit leur opinion au moment de l’étude, elles avaient plus de chances de réussir leur sevrage avec la méthode brutale ».
Toutefois, les auteurs notent que l’idée d’un arrêt brutal a tendance à décourager de nombreux fumeurs, qui s’imaginent incapables de se sevrer de manière radicale. « Pour ces personnes, il vaut mieux diminuer la consommation plutôt que de ne rien faire du tout », concluent les auteurs, qui insistent sur l’importance de l’accompagnement psychologique dans le sevrage tabagique. Une aide effectivement bienvenue, alors que, selon de récents travaux, la privation de nicotine chez les fumeurs provoque un état cérébral similaire à celui de la démence !