Au cours des dernières décennies, la santé bucco-dentaire des Français s’est globalement améliorée, notamment celle des jeunes. Mais l’accès à la prévention reste un véritable enjeu de santé publique, alerte l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire (UFSBD) à l'occasion de la Journée mondiale de la santé bucco-dentaire.
« Le bucco-dentaire reste l’un des domaines de la santé où la prévention représente une ”vraie chance” de pouvoir agir sur une pathologie totalement évitable, parce qu’avant tout la résultante d’un comportement non ou mal acquis », souligne le Dr Sophie Dartevelle, la présidente de l’UFSBD.
Manque d'information
Or selon l’association, la sensibilisation des Français laisse à désirer. Seulement 36 % des Français sont conscients que les problèmes bucco-dentaires peuvent avoir une incidence sur la santé générale. Dès lors, les règles d’hygiène comme 2 brossages par jour pendant 2 minutes ou une visite annuelle chez le dentiste, sont loin d’être respectées.
L’UFSBD indique en effet que 4 Français sur 10 ne vont pas chez le dentiste régulièrement. Et lorsqu’ils s’y rendent, plus de la moitié le font pour une urgence. Pourtant, un suivi plus régulier permettrait d’éviter les interventions coûteuses de type prothétique.
Pour l’association, ces comportements à risque sont engendrés par un manque d’information. Ils sont aussi le résultat d’inégalités sociales qui restent un frein à l’accès aux soins. Une réalité notamment visible chez les tout-petits : à 6 ans, 70 % des enfants d’ouvriers sont indemnes de carie contre 90 % des enfants de cadres.
Baisser la TVA
Pour permettre aux personnes vulnérables d’accéder à l’éducation à la santé bucco-dentaire et afin de les inciter à consulter régulièrement, l’assurance maladie a mis en place le programme M’T dents, un examen bucco-dentaire gratuit. Celui-ci concerne les enfants et adolescents âgés de 6, 9, 12, 15 et 18 ans. Récemment, ce dispositif a été étendu aux femmes enceintes. A partir du 4e de grossesse et jusqu'au 12e jour après l’accouchement, elles peuvent bénéficier de cette consultation gratuite.
Ces actions ont fait leurs preuves. Mais force est de constater que de nouvelles mesures sont nécessaires pour améliorer la santé bucco-dentaire des plus vulnérables. Alors l’UFSBD propose que les produits d’hygiène bucco-dentaire soient considérés comme des produits de première nécessité et ainsi qu’ils bénéficient d’une baisse de la TVA.