Hommes et femmes ne sont pas égaux. Parfois, ce décalage joue en faveur des femmes. C’est notamment le cas sur le plan cérébral, et particulièrement dans la maladie d’Alzheimer. Certes, sur 25 malades, 15 sont de sexe féminin. Mais selon une étude parue dans la revue Neurology, celles-ci sont touchées plus tardivement par le déclin de la mémoire verbale.
Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs ont comparé le cerveau et les performances de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (253), de trouble cognitif léger (694) – souvent décrit comme un précurseur de la maladie – et de sujets en bonne santé (379). Tous ont réalisé des tests de mémoire verbale et une IRM cérébrale.
Leurs résultats ont été recoupés avec la taille de l’hippocampe, zone du cerveau qui gère notamment la mémoire verbale et qui est parmi les premières affectées par Alzheimer.
Retard diagnostique
Par rapport aux hommes, les femmes conservent de meilleures capacités et ce, alors même qu’elles présentent des dégâts plus avancés. Lorsqu’elles atteignent le score indiquant le début d’un handicap verbal (37/75), le déclin de l’hippocampe est bien plus marqué sur les cerveaux féminins. Selon Erin Sundermann, principal auteur de cette étude, cela s’explique par un avantage dès le départ. « Les femmes ont de meilleures capacités de mémoire verbale que les hommes tout au long de leur vie », explique-t-elle. Ce fossé met donc un certain temps à se combler.
Mais ces résultats signifient surtout que les neurologues sont exposés à un risque majeur : celui d’échouer à diagnostiquer un déclin cognitif de stade précoce… puisque les tests diagnostiques sont fondés sur les performances masculines. « Si ces résultats sont confirmés, alors nous devons ajuster les tests de mémoire pour prendre en compte ces différences entre hommes et femmes afin d’améliorer la précision de nos diagnostics », estime Erin Sundermann. Un prix bien lourd à payer pour les femmes.