L’épidémie de grippe en France n’a toujours pas atteint son pic. Dans toutes les régions, la population tousse, frissonne et souffre de maux de tête. En une semaine, 276 000 nouveaux cas ont été répertoriés par le réseau Sentinelles. Un chiffre en recrudescence qui s’explique, selon le bulletin de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), par la vague de froid et la fin des vacances scolaires. Parmi les malades donc, des adultes mais aussi des enfants. Pour soigner rhume et toux, toutes les solutions ne sont pas adaptées à ce public. Pourquoidocteur fait le point.
Laver les mains, aérer les pièces
Sirops antitussifs, pulvérisations nasales, pastilles pour la gorge et autres inhalations… Les pharmacies regorgent de médicaments en libre accès pour qui souhaite soigner sa grippe. Si le patient est jeune, la tâche se complique. Pour le rhume par exemple, « tout est contre-indiqué avant 6 ans », souligne Marcelline Grillon, pharmacienne dans le Loiret contactée par Pourquoidocteur. Même passé cet âge, la prudence reste le maître mot, car les dosages varient selon les catégories. « La seule spécialité disponible contient un antihistaminique, l’enfant peut donc s’endormir », explique cette professionnelle de santé. Mieux vaut donc demander l’avis d’un spécialiste, et conserver la notice d’explication en toute circonstance.
Le plus souvent, lorsque le nez est encombré, les solutions les plus simples sont les meilleures : moucher régulièrement le nez – à l’aide de mouchoirs à usage unique –, laver les mains, aérer le domicile. Marcelline Grillon conseille, en complément, l’utilisation de solutés « en étant là aussi attentif aux tranches d’âge. Il faut rester vigilant sur la puissance des sprays pour le nourrisson ». Les inhalations à base de plantes sont, elles, bannies en dessous de 12 ans.
Des sirops fluidifiants
Qui dit grippe dit fièvre. Mais l’aspirine n’est pas recommandée aux moins de 16 ans, car elle augmente le risque de syndrome de Reye. Une affection rare mais potentiellement mortelle. Le paracétamol est recommandé en première intention.
Du côté de la toux, la solution est simple : interrompre ce réflexe chez l’enfant n’a aucun intérêt en soi. « Sauf prescription contraire, il est assez rare qu’on donne un antitussif à un enfant », confirme Marcelline Grillon. D’autant que les sirops à base d’opiacés (codéine, dextrométhorpharne, pholcodine, noscapine, éthylmorphine) sont tout simplement contre-indiqués chez l’enfant de moins de 12 ans car ils augmentent le risque de dépression respiratoire.
Reste une option : les sirops fluidifiants. « Ils sont prohibés avant 2 ans, insiste toutefois la pharmacienne. Passé cet âge, on peut les donner en sachet ou en sirop. Mieux vaut les éviter après 16 ou 17 heures car ils fluidifient les sécrétions bronchiques et nasales, l’enfant peut donc être encombré pendant la nuit. »
Des recommandations simples, mais pas toujours appliquées, à en croire une étude parue dans le Canadian Journal of Public Health. Des chercheurs canadiens ont suivi 3 500 enfants entre 2008 et 2011 au Canada, où un avertissement est affiché sur les sirops antitussifs et les médicaments contre le rhume depuis 2009. La mise en place de la mesure n’a été efficace qu’à la marge : 22 % des enfants en recevaient avant celle-ci ; ils étaient encore 18 % après.