Les maladies transmises par les tiques plongent les médecins dans la perplexité. Cette étude ne devrait pas les rassurer. Menée auprès d’une population d’arachnides des Ardennes françaises, elle montre que ces derniers sont souvent porteurs de plusieurs bactéries, parasites ou agents pathogènes. Une découverte, publiée dans PLOS Neglected Tropical Diseases, qui risque de compliquer encore la prise en charge, déjà difficile, des patients infectés.
Les chercheurs de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) à l’origine de ces travaux ont récolté, entre mai et août 2012, pas moins de 267 tiques femelles ayant atteint l’âge adulte. Elles vivaient dans 6 aires forestières ou 3 réseaux de haie des Ardennes. Chez l’ensemble de ces arachnides, 37 espèces de bactéries, parasites et virus ont été recherchés, ainsi que 4 bactéries symbiotes.
Jusqu'à 8 micro-organismes
L’intégralité des tiques possèdent l’ADN d’une des ces bactéries. Une part non négligeable contient les autres. Les agronomes ont également découvert l’infection par au moins un pathogène chez 45 % des tiques. Parmi elles, 45 % sont infectées par plus d’une espèce… certaines contenant jusqu’à 8 micro-organismes.
Le Dr Muriel Vayssier-Taussat, dernier auteur de cette étude, estime que ce type de résultats « peut avoir de fortes implications pour la santé des hommes et des animaux ». En effet, la coexistence de plusieurs agents pathogènes nécessite la mise au point d’outils diagnostiques spécifiques. Mais elle peut aussi perturber l’efficacité des traitements. Les antibiotiques s’avèrent par exemple inutiles si une bactérie est présente en même temps qu’un parasite.