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Méta-analyse dans le Lancet

Arthrose : le paracétamol n'est pas efficace contre les douleurs

Par Julie Levallois

Le paracétamol fait à peine mieux qu'un placebo pour gérer la douleur de l'arthrose et n'améliore pas l'impact de cette maladie sur la fonction physique, selon une méta-analyse.

magone/Pix5

Le paracétamol est le traitement de référence lors des crises douloureuses de l’arthrose. Cette recommandation émane de la Haute Autorité de Santé (HAS). Et pourtant, selon une large méta-analyse paru dans le prestigieux Lancet, ce médicament fait à peine mieux qu’un placebo en terme de réduction de la douleur et d’amélioration de la fonction physique.

Le diclofénac plus efficace

74 essais randomisés, menés entre 1980 et 2015, ont été passés en revue dans le cadre de ces travaux. Au total, 58 550 patients, 22 traitements différents et un placebo. Parmi eux, le paracétamol mais aussi certains anti-inflammatoires comme l’ibuprofène ou le diclofénac.

Pour ce qui est de calmer les douleurs de l’arthrose du genou ou de la hanche, le paracétamol n’a pas sa place dans l’arsenal thérapeutique, estiment les auteurs de la publication. Quelle que soit la dose administrée, son manque d’efficacité reste criant. L’amélioration existe, mais elle reste minime. Le traitement le plus efficace reste le diclofénac, à une dose de 150 mg par jour.

Une sécurité en doute

Si l’antalgique a souvent la primeur sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), c’est en raison du risque d’effets secondaires, cardiovasculaires et gastro-intestinaux, associés à ceux-ci. « Généralement, les AINS sont seulement utilisés pour traiter les crises d’arthrose car leurs effets indésirables sont supposés excéder les bénéfices à long terme », explique le Dr Sven Trelle. Un usage par intermittence semble donc une bonne alternative.

Les anti-inflammatoires pourraient être plus largement utilisés au vu des doutes croissants sur la sécurité du paracétamol. « Son efficacité n’a jamais été véritablement établie ou quantifiée dans les maladies chroniques, et n’est probablement pas aussi grande qu’on le penserait. Sa sécurité est aussi mise en cause, pas uniquement en surdose aiguë », souligne le Pr Nicholas More, du département de pharmacologie de l’université de Bordeaux (Gironde), dans un commentaire associé. Ce pharmacologue souligne toutefois un défaut dans cette méta-analyse : elle omet des molécules plus anciennes et plus abordables.