Un dialogue de sourds qui pénalise les usagers et qui conduit à une inégalité flagrante d’accès aux soins. Deux millions de Français sont équipés d’audioprothèses alors que six millions de personnes souffrent de problèmes auditifs, rappelle Le Parisien qui consacre sa Une à cet appareil devenu « un produit de luxe ».
Si les prix varient de 300 à 3 000 euros par oreille, avec un prix moyen de 1 500 euros, la prise en charge de l’Assurance maladie est invariablement basse. 119 euros auxquels il convient de rajouter 350 euros de la part des mutuelles.
Dans cette bataille des prix, les protagonistes se renvoient la balle, explique le quotidien. Les audioprothésistes auraient organisé la pénurie de professionnels pour garder jalousement le gâteau, défend le président du directoire d’Afflelou. Frédéric Poux souhaite la levée du numerus clausus pour pouvoir embaucher dans ses magasins des professionnels et faire ainsi jouer la concurrence.
Cette accusation est un « pur fantasme », rétorque le président du syndicat national des audioprothésistes (Unsaf), dans les colonnes du Parisien. C’est le ministère qui régule les effectifs, fait valoir Luis Godinho.
Pour lui, notre sécurité sociale devrait prendre modèle sur les exemples étrangers. En Allemagne, l’équipement pour une oreille est pris en charge à hauteur de 840 euros, 600 euros en Suisse et à 100 % dans les pays nordiques.
Il n’empêche. Le testing réalisé par Le Parisien révèle que les audioprothésistes ont tendance à orienter les choix des clients vers les dispositifs les plus chers plutôt que de conseiller les plus adaptés.
Difficile à entendre lorsqu’on sait que la réduction des capacités auditives est l’un des premiers facteurs de désocialisation.
Première diffusion: le 11 avril 2016
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