A l'occasion de la Journée Mondiale de l'Eau qui aura lieu ce mardi 22 mars, l'association Solidarités International rappelle que 2,6 millions de personnes (dont 1,8 million d'enfants) meurent encore chaque année de maladies liées à l'eau insalubre, c'est une personne toutes les 10 secondes !
Dans un sondage réalisé pour le Baromètre de l'eau 2016, Odoxa a voulu savoir ce que les Français pensaient de cette hécatombe.
Premier enseignement de ces travaux, quasiment tous les Français (95 %) considèrent que l'accès à l'eau potable est un enjeu « important ». « Nous ne sommes pas avec cette question sur une priorité "molle" », indique Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa.
72 % des personnes estiment en effet qu’il s’agit même d’un sujet « très important ». Toutes les catégories de Français partagent d’ailleurs très majoritairement cette opinion, en particulier les cadres et chefs d’entreprise : 74 % contre 62 % des ouvriers et employés, ainsi que les retraités (83 %).
Des conséquences sous-estimées
Mais le public français se sent aussi très largement ignorant sur ces questions. 57 % d'entre eux se disent ainsi mal informés. Les ouvriers et employés (65 % et les ouvriers (70 %) seraient les moins informés.
Conclusion d'Odoxa, comme ils ont du mal à appréhender l'ampleur du problème, ils sous-estiment très largement les conséquences du problème de l’accès à l’eau potable. « Difficile, pour nous qui avons l'eau courante depuis des décennies, d'imaginer que ce fléau silencieux et invisible cause plus de décès que les guerres, les catastrophes naturelles ou le sida », écrit l'institut de sondage.
Aucune notion de leur consommation
Preuve de ce décalage entre les populations concernées et nous, les Français sous-estiment également très fortement leur propre quantité d'eau potable consommée. Le volume moyen estimé est de 51 litres, soit quatre fois moins que le volume réel consommé par jour (200 litres). Un quart des Français cite même « moins de 10 litres ».
« Les chiffres sur la faible quantité d'eau potable à laquelle l'Afrique Subsaharienne par exemple a accès (15 litres par jour et par personne) sont moins parlants lorsqu'on évalue aussi mal sa propre consommation », conclut Odoxa.