C’est une petite campagne médiatique, baptisée #TousUnisContrelaHaine, à base de clips vidéo mettant en scène des agressions. Une campagne contre la haine communautariste, le racisme ordinaire, les divisions sociales en France. Une initiative certes politique, avec sa dose certaine de démagogie, qui surfe néanmoins sur le bon sens.
« Moi l’Islam, ça me fait peur »
Avec six spots dévoilés ce lundi, le gouvernement souhaite interroger les citoyens sur les clichés racistes qui se banalisent et se véhiculent dans les dîners, les conversations, le quotidien. « Le racisme, ça commence par des mots… », démarre le slogan, alors que l’on entend des discussions aux relents douteux. « Moi l’Islam, ça me fait peur, t’as vu de quoi ils sont capables ? »
«… Ca finit par des crachats, des coups, du sang », conclut la voix. A l’image, des scènes parfois « inspirées de faits réels », qui rythment au gré des faits divers l’actualité française. Lieux de culte dégradés, agressions racistes… le tout, tourné en vidéo amateur pour renforcer l’effet réaliste.
#TousUnisContrelaHaine, combattons les actes et menaces anti-musulmans. Mobilisons-nous !https://t.co/yzVtU89EfH
— Gouvernement (@gouvernementFR) March 20, 2016
Cinq actes haineux chaque jour
Cette campagne a été commandée par le Premier ministre, dans un contexte de crispation sociale. En effet, les actes racistes et antireligieux ont bondi de 22 % en 2015. Au lendemain des attentats de janvier et novembre, le nombre d’actes antimusulmans a triplé. Au total, 2 032 actions et menaces racistes, antisémites et antimusulmanes ont été perpétrées, selon les chiffres de la Dilcra (Délégation interministérielle de lutte contre le racisme et l'antisémitisme). Soit cinq par jour.
Assez paradoxalement, cette campagne contre la haine déchaîne sur les réseaux sociaux des réactions… de haine. De nombreux commentaires, d’une finesse discutable, s’émeuvent que le racisme anti-Blanc n’y soit pas traité. Sur Twitter, la campagne sert précisément d’exutoire aux nationalistes et autres rageux.
De fait, il en faudra davantage pour venir à bout des préjugés intercommunautaires, se concentrer sur les liens qui unissent les citoyens plutôt que sur ce qui les divise. Peut-être pourrions-nous conseiller à tous ces colériques qui s’expriment une petite dose de « Préjugix 200mg », médicament anti-préjugé distribué par des pharmaciens de Villeneuve-sur-Lot ?