Pour les patients atteints de diabète de type 1, le pancréas artificiel s'annonce comme une avancée majeure. Des dispositifs sont actuellement à l’essai dans le monde entier, impliquant une pompe à insuline, un capteur de glucose et une application smartphone. Des chercheurs coréens ont peut-être trouvé le moyen de simplifier davantage la délivrance de médicaments pour les malades atteints de diabète de type 2. Si leurs travaux n’en sont encore qu’à un stade très préliminaire, l’approche présentée dans Nature Nanotechnology semble prometteuse.
Glucose et pH
Le dispositif mis au point par l’équipe de l’Institute for Basic Science, situé en Corée du Sud, se porte au poignet. Il s’agit d’un patch dermique qui analyse la glycémie. Mais au lieu de disposer des capteurs sous la peau à l’aide de fines aiguilles, il mesure le taux de glucose dans la transpiration. L’approche est donc moins invasive.
Les capteurs accumulent l’humidité exsudée par les pores de la peau. « Il faut en moyenne 15 minutes pour que la récolte de transpiration sur le patch atteigne 80 % d’humidité relative, moment à partir duquel les mesures du glucose et du pH sont lancées », explique Kim Dae-Hyeong, co-auteur de l’étude.
Des résultats à confirmer
C'est à partir de ces mesures dans la transpiration que le dispositif calcule si un antidiabétique doit être administré ou non, via de petites aiguilles souples. Une première étude de faisabilité a été réalisée sur deux patients en bonne santé. Chez ces hommes, le système a été capable de détecter de manière fiable les variations de la glycémie et d’administrer de la metformine si nécessaire. Les résultats étaient similaires chez des souris diabétiques.
Le choix de cette molécule, administrée en première intention lors d’un diabète de type 2, n’est pas anodin. « Le traitement par metformine est plus efficace par voie percutanée que par voie digestive, car le médicament est directement introduit dans la circulation métabolique à travers la peau », estime Kim Dae-Hyeong. Il faudra maintenant confirmer ces résultats sur des échantillons plus conséquents, mais aussi élargir le domaine d’application de ce patch. Car rares sont les patients diabétiques qui parviennent à se contenter de metformine tout au long de leur maladie.