L’heure a beau être à l’austérité, ce n’est pas le moment de raboter dans la santé. L’Organisation Mondiale de la Santé émet une recommandation à destination des Etats dans un contexte de difficultés économiques, fondée sur un constat très simple : « Il n’y a pas de santé sans professionnels de santé ».
Les pays doivent tout mettre en œuvre pour embaucher du personnel médical et paramédical, martèle l’OMS qui voit dans cette stratégie un pari gagnant sur long terme. De fait, si le rôle primordial de ces professionnels au sein de la société ne fait pas l’ombre d’un doute, bien des gouvernements s’interrogent en revanche sur leur « valeur économique ».
20 millions d'emplois en Europe
Or, les professionnels de santé augmentent la productivité des Etats, explique l’agence onusienne. Ebola en a été la parfaite démonstration. Dans les pays touchés par le virus, « le personnel sanitaire sous-payé, sous-équipé et mal préparé s’est retrouvé submergé par l’épidémie ». Les pertes économiques ont été évaluées par la Banque Mondiale à 2,2 milliards de dollars, avec une contraction du PIB de 24 % en Sierra Leone.
Les professionnels de santé permettent en effet à un pays d’absorber les chocs liés à une catastrophe naturelle, à une épidémie ou à un événement tel que des attentats. Or, la multiplication des mouvements de populations liés à la guerre ou au climat, la propagation des maladies infectieuses, tout cela induit de conserver ces postes essentiels.
Par ailleurs, les employés du secteur de la santé constituent des éléments actifs au sein de l’économie – et pas seulement parce qu’ils soignent des travailleurs, dont la productivité dépend du niveau de bien-être physique et psychique. « Dans de nombreux pays à travers le monde, la création de postes a été plus rapide dans le secteur de la santé ces dix dernières années que dans les autres secteurs », ajoute l’OMS. En Europe, ce secteur embauche 20 millions de personnes, soit 10 % de l’ensemble des postes