Avec 57 000 nouveaux cas chaque année en France, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme. Alors que près de 9 000 personnes en meurent tous les ans – les trois quart ont plus de 75 ans -, l’Institut national du cancer (INca) a rappelé qu’aucun élément scientifique ne justifiait le recours au dosage du PSA pour le dépister. Pourtant, 62 % des hommes de 50 à 69 ans ont déjà réalisé ce test sanguin.
En collaboration avec l’Assurance maladie et le Collège national de la médecine générale, l’INca a réalisé deux brochures d’informations, l’une à destination des patients, l’autre pour les prescripteurs, sur « ce dépistage dont les bénéfices sont insuffisamment prouvés au regard des inconvénients ». La Société savante représentant les urologues, l’Association Française d’urologie, n’a pas apposé sa signature à ces documents : signe que le débat fait toujours rage entre les professionnels de santé.
Pour le Pr François Desgrandchamps, chef de service d'urologie à l'hôpital Saint-Louis à Paris, ces brochures d’information sont une bonne initiative. Mais il regrette un malentendu autour du cancer de la prostate : il n’existe pas un cancer mais plusieurs type de cancers de la prostate qui n’auront pas la même évolution.
« Globalement, il ressort de ces deux brochures que le cancer n’est pas dangereux et que ce n’est pas la peine de le chercher, remarque-t-il. C’est vrai pour certains patients pour lesquels il vaut mieux ne pas dépister des cancers anodins. Mais c’est malheureusement faux pour les autres chez qui on va trouver des cancers agressifs. L’information aurait pu s’enrichir de cette notion de cancers très différents dans leur évolution : d’un côté, un cancer sans gravité qu’on laisse tranquille et, de l’autre, un cancer que l’on chercher », a-t-il expliqué dans l’émission L’invité santé.
Retrouvez le Pr François Desgrandchamps dans
l'émission de Pourquoidocteur, l'Invité santé