Dans la nuit du 26 au 27 mars, les horloges vont avancer d’une heure. En vigueur depuis 1976, le passage à l’horaire d’été n’emporte pas l’adhésion des Français. Loin d’y croire, 77 % d’entre eux considèrent qu’il ne permettra pas d’économies d’énergie importantes. C’est ce que souligne un sondage OpinionWay pour Direct Energie (1), révélé par Le Parisien. Les jeunes, qui ont grandi avec le changement saisonnier, sont encore ceux qui ont le plus foi en l’efficacité de cette mesure. Mais au-delà des enjeux économiques et énergétiques, décaler le rythme d’une journée n’est pas sans effet sur l’organisme, dont l’horloge biologique est réglée selon une cadence précise.
Un vol Paris-New York
Le passage à l’heure d’été aurait un impact plus brutal sur l’organisme qu’un vol Paris-New York – dont le décalage est pourtant de six heures. Nourrissons, enfants et personnes âgées sont particulièrement exposés aux effets de ce changement sur l’horloge biologique. La principale perturbation concerne, sans surprise, le sommeil. Mais l’appétit et l’humeur en pâtissent aussi. Visiblement, les présentateurs des journaux télévisés ont été touchés par cela dès 1976.
Le changement d’heure aurait aussi tendance à favoriser les incidents cardiovasculaires. Une étude, menée en Suède, a mis en évidence une hausse de 5 % des infarctus la semaine suivant l’avancement des montres. Le phénomène est particulièrement marqué le lundi de cette série : le nombre de crises cardiaques grimpe de 25 % par rapport aux autres lundi de l’année.
« La raison est probablement une combinaison de facteurs : le stress de commencer une nouvelle semaine de travail et le fait que les personnes déjà à risque de maladies cardiaques semblent être plus vulnérables aux changements du rythme brutaux », expliquait alors Amneet Sandhu. Ce lundi de Pâques étant férié, les Français devraient passer le cap plus en douceur.
Prendre le soleil
Mais le passage à l’heure estivale n’a pas que de mauvais aspects. Il favorise l’activité physique des plus jeunes, selon une étude internationale. Menée sur 23 000 enfants qui ont porté des accéléromètres pendant un an, elle a montré que nos chères têtes blondes bougent 33 minutes de plus en été qu’en hiver.
Les spécialistes fournissent tout de même quelques conseils pour atténuer les effets du changement d’heure sur l’organisme. S’il est trop tard pour avancer son horloge biologique, se coucher quand le sommeil se fait ressentir permet de se recaler plus aisément. Une recommandation particulièrement précieuse pour les enfants, à qui il faudra un peu plus de temps d’adaptation.
Les personnes sensibles sont incitées à se ménager la semaine prochaine, en évitant les excitants et l’activité physique dès ce samedi. Prendre le soleil plus souvent, et dès le matin, peut être une bonne manière de synchroniser son horloge aux nouveaux horaires.
Quant aux mécontents, pour qui la perspective d’une heure de sommeil en moins n’est pas réjouissante, ce changement d’heure s’accompagne au moins d’une bonne nouvelle : il signifie aussi que les beaux jours arrivent.
(1) Etude « Les Français et le changement d’heure », réalisée par OpinionWay pour Direct Energie auprès de 1 012 personnes représentatives de la population française.