Pour un très grand nombre d’entre nous, le quotidien se résume à la position assise. Au bureau, nous sommes vissés à nos chaises plus de 7 heures d’affilées. Dans les transports, nous nous jetons sur les sièges vides. Et une fois arrivés à la maison, nous nous affalons sur le canapé. La sédentarité est le mal du siècle et nous tue à petit feu comme le rappelle à nouveau une étude présentée dans l’American Journal of Preventive Medicine.
Des chercheurs de l’école de médecine de l’université de Sao Paulo (Brésil) ont évalué le temps resté assis dans 54 pays du monde (Amériques, Asie, Europe) et le nombre de décès attribuables. Ils révèlent que plus de 61 % de la population mondiale reste assise pendant plus de 3 heures par jour en moyenne. Les moins actifs sont les habitants de la région Pacifique qui restent assis plus de 6 heures par jour, suivis des Européens, des habitants du Moyen Orient, des Américains et des Asiatiques.
Selon leurs estimations, rester assis plus de 3 heures par jour serait responsable de près de 4 % de la mortalité toutes causes, soit plus de 433 000 décès évitables. Les chercheurs estiment qu’en France, 21 000 décès en découlent.
Bouger plus
De nombreux travaux ont mis en évidence les effets néfastes voire mortels de la sédentarité. Le manque d’activité physique augmente le risque de diabète de type 2, d’obésité ainsi que d’hypertension. La stéatose hépatique non alcoolique associée à une alimentation grasse et qui peut entraîner un cancer du foie serait également due aux longues heures passés dans un fauteuil.
Toutefois, cette tendance peut être inversée. En analysant différents scénarios, les chercheurs ont observé qu’adopter une activité physique modérée ou intense peut avoir des effets bénéfiques. « En restant assis 30 minutes de moins chaque jour, vous observerez un impact immédiat sur la mortalité toutes causes dans ces 54 pays. Mais si vous opté pour des changements plus radicaux, comme par exemple réduire de 2 heures le temps passé assis, alors le nombre de morts sera 3 fois moins importants qu’actuellement », explique le Dr Leandro Rezende, du département de médecine préventive à l’université de Sao Paulo.
Les chercheurs reconnaissent cependant que la société n’est pas favorable à l’activité physique et à ces changements profonds de mode de vie. L’urbanisme et l’aménagement du territoire représentent en effet de vrais obstacles. Néanmoins, bouger plus ne doit pas forcément se traduire par faire du sport. D’autres stratégies peuvent être mises en place comme les bureaux debouts, les ballons de gym peuvent également remplacer la chaise de bureaux, la trotinette peut également être une alternative au bus… Autant de mesures simples qui nous font tenir sur nos deux jambes.