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Grève à partir du 12 novembre

Perturbations attendues dans les cliniques et les hôpitaux

Par Mathias Germain

Une grève illimitée décrétée par les chirurgiens, les anesthésistes du privé et par les internes risque de créer la pagaille dans les cliniques et les hôpitaux.

Précédente manifestation des internes pour défendre la liberté d\'installation (CHAUVEAU NICOLAS/SIPA)

Attention ça risque de bouchonner dans les services d'urgences à partir de lundi prochain… Une grève illimitée est en préparation chez les chirurgiens, les anesthésistes et les gynécologues-obstétricines libéraux ainsi que chez les internes des hôpitaux publics. Ce mouvement de grogne des médecins, notamment opposés à l’accord signé le 25 octobre dernier sur les dépassements d’honoraires, est susceptible de retarder certaines interventions. "A partir du 12 novembre, nous appelons malheureusement à l'arrêt des activités", a déclaré à la presse Philippe Cuq, chirurgien vasculaire et président de l'Union des chirurgiens de France (UCDF).

La mobilisation regroupe également les anesthésistes et les obstétriciens qui ont refusé de signer l'accord. Les médecins libéraux en exercice et les internes aspirant à pratiquer en libéral, reprochent à l'accord signé avec l'assurance maladie et les complémentaires santé de fixer un plafond trop bas pour les dépassements (150% du tarif Sécu), au regard des charges supportées par les spécialistes de bloc.
« Les dépassements servent aussi à financer l'innovation technologique, comme les robots ou les techniques ceolioscopiques », explique Philippe Cuq. Ces médecins "en colère" sont sceptiques sur les promesses, peu tenues dans le passé, de revalorisation des tarifs Sécu et déplorent la réticence des complémentaires à rembourser les dépassements.

Près de 10 000 professionnels sont concernés. Le mouvement, dont la durée n'est volontairement pas précisée, risque d'entraîner des fermetures de blocs opératoires, et concernera d'abord les cliniques privées. « Nous avons annulé ou décalé toutes nos interventions chirurgicales et consultations, explique le Dr Didier Legeais, chirurgien urologue à Grenoble et vice président de l’UCDF.

Ecouter Didier Legeais, vice président de l'Union des chirurgines de France (UCDF-: « Nous n’avons pas fixé de date pour la reprise de nos activités ».
 

Que se passe-t-il pour les personnes déjà hospitalisées ? « Il est hors de question de ne pas continuer à les prendre en charge, à les soigner, mais nous décalons les urgences non vitales », a expliqué le Dr Didier Legeais.

Ecouter Didier Legeais: « Tous les patients qui auront besoin de soins urgents iront dans les urgences des établissements hospitaliers publics. »
 

Le mouvement va donc toucher les hôpitaux publics non seulement en raison d'éventuels transferts de malades, mais aussi avec la grève envisagée par les internes et les chefs de cliniques, qui dénoncent entre aussi leurs conditions de travail dégradées : non respect des temps de repos, et non respect des temps de formation hebdomadaire.

A l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), on indiquait « se préparer » aux perturbations éventuelles de cette grève. « J'espère que le gouvernement prend la mesure du mécontentement. D'ici au 12 novembre,  nous sommes disponibles et disposés à trouver des solutions », a rappelé le Dr Philippe Cuq. Le mouvement, soutenu par la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP),ne doit se prolonger par une grande manifestation le mercredi 14 novembre à Paris devant le ministère de la Santé.

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