La population mondiale vieillit à un « rythme sans précèdent », avertit l’Institut national américain du vieillissement (NIA) dans un rapport paru ce mardi. Selon les données collectées par le bureau du recensement américain, les personnes de plus de 65 ans seront 1,6 milliard en 2050 contre 617 millions aujourd’hui. Dans une trentaine d’années, les seniors représenteront donc 17 % des habitants de la planète.
« Nous constations un vieillissement de la population dans tous les pays du monde, a souligné John Haada, l’un des directeurs du NIA. De nombreux pays d’Europe et d’Asie sont déjà engagés dans ce processus ou vieillissent plus rapidement qu’aux Etats-Unis ».
L'Asie sera le papi du monde
Parmi les 25 pays les plus vieux du monde, 22 sont en Europe avec l’Allemagne et l’Italie en tête. En 2050, la Bulgarie et la Slovénie seront les papis du Vieux continent. Mais une chose ne changera pas : le Japon restera le pays le plus vieux du monde. C’est d’ailleurs du côté de l’Asie que les seniors seront les plus nombreux. Le rapport prévoit que deux-tiers de la population des personnes âgées vivent en Asie. D’ici trente ans, la Corée du Sud, Hong Kong et Taiwan feront partie des 4 pays les plus âgés avec leur voisin japonais.
Par ailleurs, la population mondiale des plus de 80 ans devrait également exploser. Selon les prévisions, elle devrait tripler entre 2015 et 2050 passant de 126,5 millions de personnes à 446,6 millions. Là encore, ce « boum » sera observée en Asie et Amérique latine où la proportion pourrait quadruplé.
Défi de santé publique
Ce phénomène a plusieurs explications selon les auteurs du rapport. Le vieillissement de la population est d’abord lié à une diminution des naissances. L'augmentation de l’espérance de vie à la naissance est également un facteur. En 30 ans, elle devrait augmenter de près de 8 ans pour atteindre 76,2 ans. « Les gens vivent plus longtemps mais cela ne signifie pas qu’ils vivent en bonne santé.
L’augmentation de la population des seniors représente plusieurs opportunités mais elle pose également des défis importants de santé publique auxquels nous devons nous préparer », relève Richard Hodes, le directeur du NIA.
De fait, l’allongement de la vie s’accompagne d’une augmentation des pathologies chroniques et d’une perte d’autonomie et d’indépendance qu’il faut palier. Dans les régions pauvres comme l’Afrique, le poids économique de cette prise en charge pourrait représenter un lourd fardeau.
L’Institut national du vieillissement souligne alors que de nombreux aspects de la société tels que les soins médicaux, les retraites, le monde du travail ou encore le logement et les transports seront amenés à être repensés afin de s’adapter à cette population vieillissante.