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Moins d'une heure par jour

Les petits Britanniques sortent moins que les détenus

Par Ambre Amias

Les enfants sont de plus en plus sédentaires. Un rapport britannique indique que 75 % des 5-12 ans sortent moins que les détenus. En France, ils seraient 50 %.

Martínez Solera / Flickr

La sédentarité est devenue un problème majeur pour les jeunes occidentaux. Un rapport britannique sur l’accès des jeunes au monde extérieur est révélateur. Les trois quarts des enfants de nos voisins d’outre-Manche sortent moins que des détenus ! Ces derniers ne sortent pourtant qu’une petite heure par jour. Les jeunes Anglais sont même 20 % à passer régulièrement des journées sans pointer le nez dehors.

En France, moins de la moitié des enfants respectent les 60 minutes d’activité physique quotidienne recommandées par les autorités sanitaires. La télévision, les tablettes, ordinateurs et smartphones agissent sur eux comme une colle qui les maintient fermement sur leur canapé. D’après le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), les 4 à 10 ans passent environ deux heures par jour devant un écran.

« En 1971, un enfant courait un 800 m en 3 minutes. En 2013, pour cette même distance, il lui en faut 4 », alerte le Professeur François Carré, cardiologue au CHRU de Rennes et membre de la Fédération Française de Cardiologie (FFC). Ces résultats inquiétants proviennent d’une étude réalisée sur des enfants australiens, publiée dans Circulation, et sont rappelés par la FFC à l’occasion du lancement des Parcours du cœur scolaires.

« En 40 ans, nos collégiens ont perdu environ 25 % de leur capacité physique, précise-t-il. Quand on sait que l’endurance est l’un des meilleurs marqueurs d’une bonne santé cardiovasculaire, il est temps de recommencer à bouger ! »

 

Activité physique contre sport à tout prix

Rejeter l’entière responsabilité sur les nouvelles technologies serait pourtant aller un peu vite en besogne. L’entourage joue un rôle important, notamment dans le substitut d’éducation qu’il reporte sur les écrans.

Les adultes sont aussi souvent absents lorsqu’il s’agit de montrer l’exemple. Utiliser ses pieds plutôt que la voiture pour aller à l’école ou faire des courses lorsque cela est possible, prendre l’escalier plutôt que l’ascenseur, privilégier les activités de famille en plein-air… Les solutions sont multiples.

Il faut en revanche faire attention au sport à tout prix, et à ne pas communiquer nos propres inquiétudes. « C'est très bien de promouvoir le sport, mais ne faisons pas d'adulto-morphisme, c'est-à-dire appliquer à l'enfant ce qu'on pense être efficace chez l'adulte », expliquait ce matin su RMC le Dr Patrick Tounian, médecin chef du service pédiatrie de l'hôpital Trousseau. « Il ne faut pas parler de santé aux enfants, ça ne les intéresse pas. Ce qui les intéresse c'est le partage, c'est les copains, le plaisir, la convivialité, mais pas la santé. Ça ne les motivera pas. »