500 000 cet été, un million aujourd’hui, osons la formule, la cigarette électronique fait un tabac auprès des Français. Ils sont donc de plus en plus nombreux à « vapoter » dans la rue, les cafés et les lieux publics. La e-cigarette, qui ressemble à la vraie, émet une vapeur d’eau à la place de la fumée. C’est un liquide contenant un humectant, explique Delphine Chayet dans le Figaro, des arômes artificiels et parfois de la nicotine.
Mais cet engouement embarrasse les spécialistes. Faute d’étude scientifique sur une éventuelle toxicité du cocktail, les médecins restent réservés sur son usage, note le quotidien. Et cette position créé un décalage avec les consommateurs.
Car, même si elle n’est pas vendue comme un substitut nicotinique, ses adeptes l’utilisent pour arrêter de fumer ou diminuer leur consommation de tabac. D’ailleurs, selon Jean-François Etter, professeur de santé publique à l’université de Genève, « l’efficacité de ce produit dans le sevrage tabagique commence à être établie ». Comme l’atteste un essai randomisé mené auprès de fumeurs n’ayant pas l’intention d’arrêter. Après un an, rapporte la journaliste, 13% des « vapoteurs » étaient abstinents contre 4% dans le groupe ayant inhalé du placebo.
Pour le Pr Etter, la cigarette électronique réduit les symptômes du sevrage, comme l’irritabilité, les troubles du sommeil ou la prise de poids et procure un soulagement rapide. Avec le risque de provoquer une addiction puisque la diffusion de la nicotine au cerveau semble plus efficace qu’avec un substitut classique.
Alors, la prudence est de mise, comme le souligne le le Dr Gérard Mathern. « En l’état, les données scientifiques sont insuffisantes pour recommander ce produit à nos patients », affirme ce pneumologue de l’hôpital de Saint-Chamond (Loire). Quelles sont les conséquences à long terme de l’inhalation des produits contenus dans la e-cigarette ? Pour le savoir, les spécialistes demandent aux autorités de sanitaires de sortir ce produit de ce no man’s land juridique », indique le Figaro. Vendu comme un produit de plaisir de consommation courante, il n’est pas soumis à autorisation de mise sur le marché. l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a simplement émis une mise en garde. Et la vente reste officiellement interdite en pharmacie.