Après presque vingt mois, l’Organisation mondiale de la santé a finalement levé l’état d’urgence de santé publique de portée mondiale (PHEIC) concernant l’épidémie à virus Ebola, qui sévit en Afrique de l’ouest depuis fin 2013. Son comité d’urgence a déclaré hier « que la transmission n’y constitue plus un événement extraordinaire, que le risque de propagation mondiale est maintenant faible, et que les pays concernées ont actuellement la capacité de répondre rapidement aux résurgences du virus ».
Le 8 août 2014 l’OMS avait estimé que la propagation du virus était hors de contrôle en Guinée, au Libéria et en Sierra Léone. Ce statut avait alors été adopté pour faciliter la prise de mesures exceptionnelles, afin de garantir la sécurité des autres états, et d’assurer une coordination mondiale dans la lutte contre Ebola.
Hier, lors de la neuvième réunion du comité d’urgence, le comité a estimé que le risque épidémique était maintenant faible. Les 42 jours d’observation – équivalents à deux fois la durée d’incubation maximale – suivis des 90 jours de surveillance épidémique ont été respectés dans les trois pays. Aucune contamination primaire n’a été notée depuis plus de quatre mois.
Fin de l’état d’urgence, mais pas d’Ebola
A travers leur communiqué, les responsables de l’OMS n’annoncent cependant pas la fin de l’épidémie, car des foyers infectieux sont encore actifs. Des cas ont en effet été observés en Guinée mi-mars. Ces victimes ont sans doute été infectées suite à une transmission secondaire par un survivant – une transmission sexuelle est possible jusqu’à un an après le début des symptômes.
« Comme attendu, de nouveaux foyers d’Ebola continuent d’émerger à cause de réintroductions du virus. Douze foyers ont été détectés. Le dernier, datant du 17 mars 2016 en Guinée, est toujours actif. Le Comité est impressionné par la détection et la réponse rapides à ces résurgences, qui ont limité la transmission pour onze des douze foyers. »
D’après l’OMS, il n’y a plus de raison de limiter les déplacements et le commerce en Guinée, au Libéria et en Sierra Léone. Les mesures restrictives peuvent donc être levées. Il est cependant « crucial » de maintenir le soutien international pour pérenniser les moyens de diagnostic, de surveillance, de soins et de vaccination afin de contenir toute nouvelle épidémie éventuelle.
Depuis le début de l’épidémie fin 2013, le virus Ebola a touché 28 639 personnes, et a fait 11 316 morts (chiffres OMS).